Visiter des projets soutenus par des ONG suisses
Genève, 12 février 2012 (Apic) Ce dimanche 12 février, sept personnalités politiques genevoises partent au Burkina Faso dans l’intention de visiter les projets que les organisations non gouvernementales (ONG) suisses soutiennent dans ce pays. La Fédération Genevoise de Coopération (FGC), plateforme qui réunit 55 ONG du canton de Genève, est à l’origine de cette initiative.
Chaque année, la FGC appuie une cinquantaine de projets de développement en Amérique latine, en Asie et en Afrique. Le Burkina Faso est l’un des pays qui reçoit le soutien le plus important.
L’idée d’un tel voyage était présente dans le programme de la Fédération depuis deux ans, mais sa concrétisation a exigé du temps et une préparation détaillée, selon Yanik Marguerat, porte-parole de cette plateforme et organisateur de la délégation. Il rappelle les principaux objectifs de travail de la FGC: «appuyer le développement au Sud et assurer l’information et la sensibilisation, à Genève en particulier et en Suisse en général». Ce qui est intéressant dans ce projet, c’est le fait de «dynamiser notre stratégie d’information», explique-t-il. C’est une manière de favoriser auprès des autorités et des personnalités de diverses villes du canton «une approche directe de la réalité que vivent nos organisations membres».
Durant une semaine, la délégation visitera des projets dans la capitale Ouagadougou, à Tenkodogo dans le sud-est, à Fada N’Gourma à l’est et à Koudougou dans la région occidentale du pays. Ces projets s’accomplissent dans des domaines très variés, comme la scolarisation d’enfants handicapés, la promotion et la protection de la faune, la sécurité alimentaire et agro-écologique, la gestion des déchets, etc.
Selon Yanik Marguerat, il est évident que «confronter des réalités aussi différentes que celles de la Suisse et du Burkina Faso constitue un exercice favorable à un rapprochement de mondes très distants». Cela permettra aux membres de la délégation de mieux comprendre les enjeux dont il est question. La visite du terrain «offre une vision plus claire et objective de la coopération et permet de prendre la mesure des efforts accomplis par les populations du Sud pour surmonter la pauvreté». Cela favorise en particulier la réduction de certains préjugés qui peuvent exister au Nord, surtout ceux ayant trait au gaspillage des ressources, à la corruption, etc. De plus, on entretient ainsi le concept essentiel de la solidarité humaine et de l’échange interculturel et international.
Cette première délégation préparée par la FGC «bénéficie de diverses expériences antérieures», affirme Yanik Marguerat, à l’instar des délégations aux Forums Sociaux Mondiaux organisées depuis 2001 par E-CHANGER et Alliance Sud, ou encore les voyages bisannuels mis sur pied par E-CHANGER depuis 2006 . «Nous avons tiré des bilans très satisfaisants de ces différentes initiatives. Nous savons que les participants à ces voyages reviennent en Suisse avec une idée plus claire de la situation et avec la conviction de la nécessité de renforcer la coopération avec le Sud», soutient-il.
Le porte-parole ne sous-estime pas non plus l’importance «de la valeur humaine d’une rencontre avec les partenaires et les bénéficiaires du Sud». On n’est plus dans l’abstraction, dans les projets chiffrés sur papier. On se trouve sur le terrain, là où ces projets se matérialisent de manière très concrète, malgré la complexité et la difficulté inhérentes à toute réalisation humaine.
L’échange avec «l’autre, avec les autres, constitue une valeur ajoutée qui complète le bilan de l’impact et des progrès de notre pratique de coopération au développement», insiste Yanik Marguerat.
Le voyage de cette délégation est d’une importance toute particulière au moment où Genève élabore une nouvelle Constitution. «A la FGC, nous sommes convaincus que ce projet doit comporter un postulat clair en faveur d’un renforcement de la coopération internationale».
Une loi genevoise, en vigueur depuis 2001 et unique en Suisse, alloue le 0.7% du budget cantonal à la coopération au développement. «Toutefois, malgré la loi, nous sommes encore loin d’assurer ce pourcentage. Pour cela, il est primordial de sensibiliser la société civile et le monde politique afin que cette norme – adoptée même par les Nations Unies – soit effectivement respectée», conclut Yanik Marguerat. (apic/com/bb)
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