Boko Haram tire profit de la misère du peuple
Kano, 24 janvier 2012 (Apic) Le bilan de l’attaque menée vendredi 20 janvier par les fondamentalistes musulmans de la secte Boko Haram à Kano, la métropole du Nord du Nigeria peuplée de 4,5 millions d’habitants, se monte à 185 morts. «Une bonne partie des personnes arrêtées après ces attaques sont des étrangers, au moins à 80%. Elles parlent la langue haoussa avec un accent étranger et un certain nombre de langues tchadiennes», affirme Mgr John Namaza Niyiring, évêque catholique de Kano.
«Plusieurs membres de la secte Boko Haram ont été capturés et sont maintenant interrogés par les forces de sécurité», a déclaré l’évêque de Kano mardi 24 janvier à l’agence d’information vaticane Fides.
Si le Tchad est assez éloigné de Kano, la secte Boko Haram opère depuis longtemps à Maiduguri, dans l’Etat nigérian de Borno, qui est frontalier du Tchad, assure l’évêque nigérian. Finalement, de Maiduguri à Kano, il n’y a que cinq heures de voiture. L’évêque de Kano se livre à quelques constatations sur la progression de la secte Boko Haram dans le nord du Nigeria, le long de la route qui relie les deux villes: «De Maiduguri, les activités de la secte Boko Haram se sont étendues à Damaturu, la capitale de l’Etat de Yobe pour passer ensuite à Pokiskum et arriver enfin à Kano».
Selon Mgr Niyiring, il existe également une autre explication aux assauts contre les commissariats de police perpétrés le 20 janvier. «Quelques jours avant ce vendredi tragique, explique-t-il à Fides, des immigrés irréguliers originaires du Tchad et du Niger avaient été conduits dans les structures locales de sécurité en attendant d’être expulsés. Les attaques visaient à libérer ces personnes dont certaines avaient été recrutées par la secte Boko Haram. Malheureusement, de nombreux immigrés se trouvent dans de graves difficultés économiques et sociales et sont ainsi exposés à tout type d’appel religieux. Certains d’entre eux finissent par être endoctrinés par les membres de la secte Boko Haram».
En effet, selon un porte-parole de Boko Haram, les terroristes ont attaqué pour se venger suite au refus du gouvernement de libérer plusieurs de ses membres emprisonnés. L’organisation de défense des droits de l’Homme «Human Rights Watch» affirme que les attaques et attentats revendiqués par Boko Haram ont fait au moins 935 morts dans le pays depuis 2009, date à laquelle les fondamentalistes ont lancé la lutte armée. (apic/fides/be)
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