Zurich: L’honneur pontifical fait à Martin Grichting, un «affront» pour les corporations ecclésiastiques
Zurich, 16 janvier 2012 (Apic) La nomination du vicaire général du diocèse de Coire, Martin Grichting, comme prélat d’honneur de Sa Sainteté est «un affront fait aux corporations ecclésiastiques de Suisse», affirme Werner Inderbitzin, porte-parole de l’assemblée des Eglises cantonales du diocèse de Coire (Conférence de Biberbrugg). Il l’a dit lundi 16 janvier 2012 au journal «Neue Luzerner Zeitung» et confirme ses propos à l’agence de presse Apic.
Werner Inderbitzin, président de l’Eglise cantonale de Schwyz et porte-parole de la Conférence de Biberbrugg, considère la nomination de Martin Grichting en tant prélat d’honneur de Sa Sainteté comme totalement surprenante. Il s’étonne que celui qui s’est exprimé à plusieurs reprises contre le système de droit ecclésiastique en Suisse et pour l’abolition des impôts ecclésiastiques, se voie ainsi décerner la deuxième plus haute distinction papale. Cet honneur est, selon lui, une probable compensation pour la non nomination du vicaire général comme deuxième évêque auxiliaire du diocèse de Coire. Werner Inderbitzin poursuit: «Je ne sais pas quels mérites s’est acquis Martin Grichting à Rome. Mais je n’en vois aucun acquis en Suisse».
Pour le président de la Conférence de Biberbrugg, cette distinction est «révélatrice de la diplomatie du secret qui règne dans le diocèse de Coire». Et de poursuivre: «Parfois, je me demande si ce n’est pas Martin Grichting qui règne secrètement sur le diocèse de Coire.»
En avril dernier, l’évêque de Coire, Mgr Vitus Huonder, avait nommé Joseph Bonnemain comme vicaire épiscopal pour les relations entre les corporations ecclésiastiques et les cantons. Celui-ci a pour tâche de rétablir sur une base de confiance les relations conflictuelles entre l’évêché de Coire et les cantons du diocèse.
En novembre dernier, un nouveau cycle de discussions sur l’amélioration des relations entre l’Ordinariat de Coire et la Conférence de Biberbrugg avait débuté. Les deux parties avaient même constaté, lors de la rencontre du 25 novembre 2011, un léger progrès dans la démarche de conciliation. Mais «cette distinction accordée à Martin Grichting n’aide pas à apaiser les fronts radicalement opposés», affirme Werner Inderbitzin. Elle est plutôt un coup de couteau dans des plaies ouvertes, dit-il. «On ne peut qu’espérer que le prélat Grichting soit le plus vite possible promu ailleurs. Si cette distinction est un préliminaire à cela, on pourrait alors aussi la considérer comme un bon signe».
L’évêque du diocèse avait renoncé l’année passée à la nomination d’un deuxième évêque auxiliaire, après l’opposition des différentes Eglises cantonales et d’une partie du clergé à l’éventuelle nomination de Martin Grichting.
Le pape Benoît XVI a nommé le chanoine Martin Grichting prélat d’honneur de Sa Sainteté. Il s’agit d’un titre purement honorifique, sans privilèges directs. Pour l’évêque diocésain Mgr Vitus Huonder, cette distinction est «un signe de reconnaissance» et «l’expression de l’appréciation des compétences scientifiques de Martin Grichting en matière de droit canon». C’est aussi reconnaître ses nombreux services comme consulteur au service du Saint-Siège, affirme l’évêque de Coire.
Dans de nombreux diocèses, la fonction de vicaire général appelle automatiquement le titre honorifique de «prélat». Il en va de même pour les collaborateurs de la Curie romaine qui, après cinq ans de service, deviennent «Monseigneur» et après cinq autres années «prélats». (apic/gs/cic/job/js)
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