Jura: Le cardinal Kurt Koch a fêté Sainte Léonie à Soyhières
Soyhières, 14 janvier 2012 (Apic) Comme tous les ans le 10 janvier, la communauté des Sœurs Oblates de Saint-François de Sales organise la fête dédiée à Sainte Léonie, fondatrice de sa congrégation. Cette année, la présence exceptionnelle du cardinal Kurt Koch a attiré les foules. Dans une église archicomble, l’ancien évêque du diocèse de Bâle a présidé l’Eucharistie avant de donner une conférence intitulée «l’Eglise au service de l’unité: quels chemins?»
Mardi dernier, dans l’église de Soyhières aussi pleine que silencieuse, près de 500 personnes ont écouté l’homélie de son Eminence le cardinal Kurt Koch lors de la messe solennelle dédiée à Sainte Léonie. «Chaque chrétien est appelé à parcourir son propre chemin vers la sainteté, comme Sainte Léonie, a rappelé le cardinal Koch. Cette conviction fondamentale de la foi chrétienne, Saint François de Sales l’a exprimée de façon pertinente par ces mots: ’un évêque ne peut et ne doit pas vivre comme un chartreux, ni les époux comme des capucins, ni les artisans comme des religieux contemplatifs, ce serait une piété stupide et ridicule’.»
Après l’apéritif dînatoire servi à la salle de gymnastique, le président du Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens a donné une conférence intitulée «l’Eglise au service de l’unité: quels chemins?» Pendant plus d’une heure, face à un peu plus de deux cents personnes – dont l’abbé Jean Jacques Theurillat, fraîchement nommé Vicaire épiscopal pour le Jura pastoral ; Charles Juillard, ministre au Gouvernement jurassien ; et Mère Françoise-Bernadette Beuzelin, supérieure générale de la congrégation des Sœurs Oblates de Saint François de Sales, à Troyes – l’ancien évêque du diocèse de Bâle a évoqué ses pourparlers pour l’unité des chrétiens. «Si nous jetons un regard rétrospectif sur les cinquante dernières années du mouvement œcuménique, qui a connu un tournant décisif en 1948 avec la fondation du Conseil œcuménique des Eglises, nous nous apercevons qu’il peut être comparé à un voyage en avion, entamé après de longs préparatifs et un décollage rapide. Dès que l’altitude de croisière a été atteinte, on a pu avoir l’impression que plus rien ne se passait ou que l’on progressait lentement. Pourtant, chaque passager est porté par l’espoir fondé que l’avion œcuménique atterrira bien sur l’aéroport de l’Eglise. Depuis le début de son pontificat, le pape Benoît XVI considère la restauration de l’unité des chrétiens comme un devoir prioritaire.»
A entendre Mgr Kurt Koch, des «fragmentations» et des «problèmes éthiques» alimentent toujours des controverses. «L’œcuménisme est très profond, tout comme la recherche de l’unité. Mais il y a un grand respect de la conviction de la foi de l’autre. Les protestants font la Sainte-Cène, les catholiques célèbrent l’Eucharistie. Nous vivons dans des Eglises séparées… encore. La dimension économique… œcuménique est plus difficile que la dimension eucharistique. C’est pour cette raison que beaucoup de gens font la confusion entre œcuménique et économique. Nous n’avons pas encore trouvé l’unité. Pour moi, le fait que nous ne pouvons pas encore célébrer l’eucharistie ensemble est une souffrance, c’est aussi ce qui motive mon engagement dans l’Eglise.»
Interrogé sur les dissensions qui opposent les différentes Eglises orthodoxes à propos de l’unité des chrétiens, Mgr Kurt Koch sourit: «Ce problème démontre l’avantage de l’Eglise catholique. Si elle n’avait pas la papauté, nous aurions le même développement que les Eglises orthodoxes. Il y aurait des Eglises catholiques nationales, avec une Eglise catholique helvétique, une Eglise catholique française, ou allemande. Je dois avouer qu’en s’investissant dans l’œcuménisme on devient de plus en plus catholique.»
«Sainte Léonie a tracé son chemin personnel de sainteté dans l’évangélisation de la jeunesse ouvrière, a rappelé le cardinal Koch, alors que régnait dans toute l’Europe la révolution industrielle. C’est ainsi qu’elle est devenue (en 1866, ndlr) la première dirigeante de l’Œuvre Saint-François de Sales fondée par l’abbé Louis Brisson en faveur de jeunes ouvrières.»
La fondatrice de la congrégation des Sœurs Oblates de Saint François de Sales a été canonisée, en 2001, par le pape Jean Paul II.
«Au niveau de l’expérience humaine, l’enfant se caractérise par son absolue dépendance des autres hommes, il n’est pas grand-chose. L’enfant est, de manière plus radicale, pauvreté, faiblesse, dépendance. Et dans cette pauvreté et cette faiblesse de l’enfant se trouve cachée une grande richesse. Elle ne réside, certes pas, dans ce que l’enfant pourrait offrir lui-même, au contraire. Sa richesse réside en ce que les autres se laissent toucher par sa faiblesse, sa pauvreté, et peuvent se tourner tendrement vers lui. C’est précisément ce qui caractérise l’enfant: le fait qu’il soit encore capable de s’étonner. Cette expérience humaine est approfondie dans la fratrie, car la richesse qui se cache dans une façon de vivre enfantine et naïve, ne se trouve nulle part aussi bien et aussi clairement exprimée que dans la relation de l’Homme à Dieu. C’est devant Dieu que l’Homme peut véritablement se sentir comme un enfant.» (apic/pt)
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