La préservation des sites marécageux a prévalu
Einsiedeln, 6 janvier 2012 (Apic) Le Tribunal fédéral a dit non à la transformation du restaurant d’été sur l’île de Ufnau, demandée par l’Abbaye d’Einsiedeln. La construction du célèbre architecte Peter Zumthor ne sera donc pas réalisée, pour des raisons de protection du site marécageux.
Le rejet du projet de construction par le Tribunal fédéral a été annoncé dans un communiqué diffusé par l’Abbaye d’Einsiedeln, propriétaire de l’île située sur le Lac de Zürich. En avril 2011, le Tribunal administratif du canton de Schwytz avait pourtant rejeté les oppositions de Patrimoine suisse, de l’Association Ufenau sans nouvelles constructions et de la Communauté suisse d’action pour la protection des cours d’eau et des lacs «Aqua Viva». Ces associations demandent le maintien en l’état du restaurant «Zu den zwei Raben». Le monastère d’Einsiedeln avait pour projet la rénovation et l’extension du restaurant, et la démolition d’une annexe postérieure à la période baroque.
Dans ses considérations, le Tribunal fédéral a souligné que les exceptions à l’interdiction de constructions sur des sites marécageux ne sont possibles que si elles sont au service de la protection des marais ou de l’agriculture. L’interprétation de la loi sur la protection de la nature et du patrimoine ne doit pas trop s’éloigner de cette prescription.
Dans le cas de l’île de Ufnau, la transformation des constructions est admise, mais pas leur agrandissement. Et l’érection de nouveaux bâtiments est exclue. Par ailleurs, le Tribunal fédéral constate que la maison baroque «Zu den zwei Raben» est protégée et qu’une transformation doit être soumise à une expertise du Service des monuments historiques.
Dans un communiqué, l’Abbaye d’Einsiedeln «déplore la décision du Tribunal fédéral et est déçue». «Nous avions vraiment espéré une décision en faveur du projet», affirme l’Abbaye, soulignant que «l’unicité du cachet de l’île de Ufnau» aurait été préservée. La communauté bénédictine d’Einsiedeln va maintenant analyser la décision du Tribunal fédéral et effectuer une nouvelle étude des lieux, affirme-t-elle dans son communiqué. L’accompagnement des visiteurs doit se poursuivre autant que possible, sous une forme à déterminer. (apic/com/pem/bb)
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