«Comme un chant de Taizé en arabe»
Berlin, 31 décembre 2011 (Apic) Serrés les uns contre les autres, des jeunes de la rencontre européenne de Taizé sont assis dans le plus célèbre lieu de culte musulman de Berlin. La mosquée de Sehitlik, près de l’ancien aéroport de Tempelhof, dispose de 1’500 places pour la prière. Mais aujourd’hui, ce sont de tout autres croyants qui ont pris place sur les tapis. Les jeunes participants de la rencontre européenne de Taizé ont été invités à passer un moment de convivialité interreligieuse et à comprendre un peu mieux l’islam.
Lors d’une visite rapide, Khalid Durmosch, membre de la communauté, explique l’architecture du bâtiment. Les parties supérieures du lieu de prière sont essentiellement en bleu, alors que les composantes grises dominent vers le bas. « La mosquée est une représentation du monde », affirme le guide. De nombreux appareils de photo immortalisent les lieux indiqués par lui. Les pèlerins de Taizé sont aussi des touristes et veulent conserver des souvenirs de leurs découvertes. Et en l’occurrence, beaucoup d’éléments sont étrangers à leurs domaines de connaissance, comme par exemple la symbolique du bleu en Orient et de nombreux autres détails expliqués par le représentant de la mosquée. « Mais cette diversité est la volonté de Dieu, on trouve cela dans le Coran », souligne-t-il.
Un jeune pèlerin de France demande si le dialogue interreligieux peut affaiblir sa propre religion. Frère Maxime, un religieux de la communauté œcuménique de Taizé, répond en se référant au Coran : « Dieu voit directement dans notre âme et sait ce que murmure notre cœur », cite-t-il. Ce murmure est une forme particulière de parole, indispensable dans toutes les religions. « Au lieu de crier les uns contre les autres, nous devrions laisser s’exprimer le murmure de notre cœur », recommande-t-il en vue du dialogue interreligieux.
Les visiteurs se pressent également dans les galeries de la mosquée. Parmi eux se trouve Ayse. C’est par Facebook que cette musulmane de 25 ans a appris qu’un groupe particulier visitait la mosquée. Taizé ne signifiait rien pour lui jusqu’à maintenant. Mais cela a changé. «Cette approche mutuelle dont témoignent les jeunes est si important ! », affirme-t-elle. Surtout en vue du dialogue entre chrétiens et musulmans. « J’ai parfois l’impression que les portes restent toujours fermées dans les têtes, sans que l’on ait parlé ensemble », déplore Ayse.
La pasteur réformée Elisabeth Kruse, voisine de la mosquée, trouve que le dialogue interreligieux devrait « utiliser au moins trois tranches de l’expérience de Taizé ». « Nous vivons ensemble, et il est important que nous nous offrions sans cesse une nouvelle confiance », ajoute-t-elle en faisant référence au thème de la rencontre « Chemins de confiance ».
«Nous aimerions vous inviter tous pour un thé et une tranche de cake, mais malheureusement vous êtes bien trop nombreux », lance Khalid Durmosch en prenant congé des visiteurs. Quelques jeunes restent encore un moment pour lui poser des questions sur sa religion. Il commence alors à chanter et à prier Dieu dans sa langue. « C’est comme un chant de Taizé en arabe », affirme une des jeunes présentes. (apic/kna/job/bb)
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