L’Etat doit tenir compte de l’idéologie religieuse des parents
Coire, 4 décembre 2012 (Apic) Mgr Vitus Huonder, évêque du diocèse de Coire, a vivement critiqué l’éducation sexuelle transmise dans les écoles et a demandé que les parents puissent dispenser leurs enfants de cette branche. Dans une interview diffusée dans la «NZZ am Sonntag» du 4 décembre, il souligne que l’éducation sexuelle est confiée à la responsabilité des parents et non de l’Etat.
L’éducation sexuelle ne devrait se dérouler dans les écoles que si elle n’est pas fondamentalement en contradiction avec la croyance religieuse des parents, lesquels sont responsables de l’éducation de leur enfant, affirme Mgr Huonder. Car la sexualité «est intrinsèquement liée avec le comportement religieux et constitue une dimension centrale de l’identité humaine».
Il n’y aurait certainement aucun problème si l’enseignement ne consistait qu’à transmettre un certain savoir, par exemple comment se transmet le virus HIV et quel genre de maladie est le SIDA. «Mais il devient hautement problématique lorsque l’utilisation de préservatifs est recommandée devant des enfants», affirme l’évêque de Coire. «Il s’agit là d’idéologie, donc d’une intrusion de l’Etat dans la liberté religieuse et dans la prédominance de l’éducation par les parents.» Et si l’Etat ne tient pas compte de l’idéologie religieuse des parents, ceux-ci, en tant que croyants, doivent avoir la possibilité «de se retirer de ces abus étatiques», poursuit Mgr Huonder, en prônant un «droit à la résistance» des parents.
Les parents croyants ont toujours la possibilité d’envoyer leurs enfants dans une école confessionnelle, souligne l’évêque. Mais cela ne pourrait-il pas nuire aux relations sociales si les enfants se développent en parallèle en fonction de leurs convictions religieuses? «Peut-être faut-il l’accepter comme une conséquence de cette diversité religieuse qui a augmenté très rapidement dans notre pays», affirme dans l’interview Mgr Huonder.
L’évêque de Coire rejette également le droit à l’adoption par des couples de même sexe, approuvé en novembre par la Commission des affaires juridiques du Conseil des Etats. Chaque enfant a droit à une mère et à un père, droit qui n’est pas respecté dans la structure d’un partenariat homosexuel: «C’est une atteinte aux droits de l’enfant». Les meilleures conditions pour le développement d’une identité sexuelle sure sont assurées à l’enfant qui peut croître «dans un climat de dualité entre une mère et un père». Cette prescription naturelle est observée autant par les chrétiens que par Dieu.
De telles positions pourraient-elles aboutir à ce qu’encore davantage de personnes tournent le dos à l’Eglise? «L’Eglise ne peut pas loucher sur des positions qui conviennent à la majorité. Elle doit transmettre la vérité de la foi – que cela convienne ou non», lance Mgr Huonder.
Encadré:
Dans une lettre pastorale intitulée «Une éducation sexuelle prescrite par l’Etat», qui sera diffusée le 3e dimanche de l’Avent, le 11 décembre, l’évêque de Coire s’exprime à l’intention de ses fidèles à l’occasion de la Journée des droits de l’homme. Mgr Huonder affirme que l’Eglise prend connaissance de la Déclaration universelle des Droits de l’homme de 1948, mais soumet ses affirmations et ses revendications «à la vérité de la Révélation de Dieu».
Du point de vue chrétien, le droit à la liberté de conscience et de religion prend une place particulière parmi les droits humains, écrit l’évêque. «Afin de donner un sens final à sa vie et de répondre en toute liberté à l’appel de Dieu, l’être humain a besoin d’un environnement de liberté de conscience et de religion». Les droits des parents en découlent directement. En particulier le droit à la transmission de sa propre foi «ne doit être en aucun cas ôté aux parents», affirme-t-il.
L’évêque remet en question le programme d’éducation sexuelle pratiqué dans les écoles, qui porte atteinte à la liberté de conscience et de religion. Il dénonce notamment l’idéologie prônée par des thèmes comme l’égalité sans discrimination de l’orientation sexuelle, ainsi que celui de l’idéologie du genre, dans lequel, selon lui, sont développées des revendications qui vont à l’encontre de la nature humaine et détruisent l’ordonnance de la création.
L’idéologie du genre laisse entendre que l’homme n’est que le résultat de la culture et qu’il se construit indépendamment de la nature humaine et de lois universelles inhérentes à sa condition. (apic/job/bb)
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