Suisse: Pour l’Association suisse des journalistes catholiques, l’ICOM n’est pas légitime

L’ASJC ne reconnaît pas l’organisation qui a succédé à l’UCIP

Fribourg, 22 novembre 2011 (Apic) L’Association suisse des journalistes catholiques (ASJC) ne reconnaît pas l’Organisation Internationale de Catholiques dans les Médias (ICOM), qui affirme être «le successeur légitime de l’UCIP», l’Union catholique internationale de la presse.

Dans une lettre adressée mardi 22 novembre 2011 à l’ICOM, une organisation basée à Genève, l’ASJC rappelle qu’elle était jusque-là membre de l’UCIP, mais, par contre, n’adhère pas à l’ICOM, «qui n’a, à ses yeux, aucune existence légitime».

Ouagadougou, au Burkina Faso, avait accueilli en septembre 2010 le 22e congrès mondial de l’Union catholique internationale de la presse (UCIP). C’était sa dernière grande manifestation publique, le Vatican ayant révoqué le 23 mars dernier la reconnaissance canonique de cette organisation catholique internationale dont les origines remontent à 1927.

Le Vatican déplore les manipulations de la vie associative de l’UCIP

Dans une lettre signée du cardinal Stanislaw Rylko, président du Conseil pontifical pour les laïcs (CPL) à Rome, et datée du 23 mars 2011, l’UCIP se voit désormais interdire d’utiliser l’adjectif catholique dans son nom, en vertu du canon 300 du Code de droit canonique. Le cardinal Rylko lui reproche notamment son manque de transparence concernant le rapport financier présenté devant l’assemblée de Ouagadougou et déplore finalement que l’UCIP soit «une association complètement entre les mains du secrétaire général… (qui) a manipulé comme il le veut la vie associative de l’UCIP».

Répondant au courrier de l’ICOM concernant la cotisation 2011 (que l’Association suisse des journalistes catholiques payait jusque-là en tant que membre de l’UCIP), l’ASJC constate que «l’UCIP a disparu de facto sans qu’aucune des procédures prévues dans ses statuts, soit pour une dissolution, soit pour un changement de nom, soit pour une modification des statuts, n’ait été respectée». L’ASJC n’a eu connaissance d’aucune consultation menée à propos de ces changements. Elle souligne «qu’aucune assemblée réunie légalement n’a statué sur les changements opérés, semble-t-il, à la seule initiative du secrétaire général qui est un employé de l’organisation». Ces griefs sont contenus dans une lettre du comité de l’ASJC, datée du 22 novembre 2011, et signée par son président, Maurice Page.

Manque de transparence financière

«Contrairement à ce qu’affirme le site internet de l’ICOM, la dernière assemblée générale de l’UCIP, réunie le 18 septembre 2010 à Ouagadougou, au Burkina Faso, n’a ni discuté ni approuvé ces changements. Ce que reconnaît d’ailleurs explicitement la prise de position de l’UCIP du 28 avril 2011 en réponse au retrait de la reconnaissance officielle comme organisation internationale catholique (OIC) par le Conseil pontifical pour les laïcs, prononcé en mars 2011», souligne l’ASJC.

En outre, relève l’Association suisse des journalistes catholiques, en l’absence du trésorier, les comptes de l’UCIP, bien qu’approuvés, n’ont pas été présentés, lors de l’assemblée de Ouagadougou, de manière exhaustive. Et ceci contrairement à ce qui est affirmé dans le procès-verbal envoyé aux membres: «Les rapports des activités et des finances ont été soumis à l’assemblée par écrit. Après discussions détaillées et explications des chiffres, ils ont été approuvés. Une information plus détaillée sera toutefois envoyée avant le 30 novembre 2010. L’assemblée a demandé que le Président et la nouvelle équipe de direction révisent en toute transparence les activités et les finances tout en tenant compte des temps difficiles que nous connaissons». Devant cette situation, la personne pressentie pour reprendre la charge de trésorier a renoncé.

Lourdes charges contre l’ICOM

Aucune information n’a été donnée et aucune consultation des membres n’a été effectuée après la démission du président de l’UCIP, Bernhard Sassmann, en mai 2011, ni suite au communiqué conjoint du Conseil pontifical pour les laïcs et du Conseil pontifical pour les communications sociales du 21 juillet 2011, poursuit l’ASJC.

Concernant l’assemblée générale 2011 de l’ICOM, qui entend succéder à l’UCIP, elle a lieu le mercredi 24 novembre 2011 à Verbania (Italie), sur les bords du Lac Majeur. L’ASJC ne peut «évidemment pas participer cette assemblée ni cautionner ses décisions». L’Association suisse des journalistes catholiques précise ainsi que «la soi-disant ICOM entretient l’obscurité la plus complète sur ses statuts, ses membres, son fonctionnement, ses organes, son financement et ses comptes. Aucun de ces éléments ne figure sur son site internet à part l’affirmation fallacieuse indiquant qu’elle est le successeur légitime de l’UCIP».

L’ASJC affirme encore être «légitimement en droit de demander également une transparence totale sur la fondation «média et formation», inscrite à l’adresse de l’UCIP au registre du commerce de Genève depuis le 23.11.1998, qui s’est dotée de nouveaux statuts le 05.12.2008. Cette fondation, selon une dispense de l’autorité de surveillance, «n’est pas soumise à un contrôle ordinaire et renonce à un contrôle restreint. (Feuille officielle suisse du commerce FOSC 251/2008)

En conséquence de ce qui précède, l’ASJC «ne reconnaît aucune obligation d’aucun ordre envers la soi-disant ICOM qui s’est appropriée de manière indue le patrimoine matériel, financier et intellectuel de l’UCIP». L’ASJC «se réserve en outre le droit d’étudier et de mettre en oeuvre toutes les mesures possibles en vue de restaurer une situation conforme aux statuts de l’UCIP et respectueuse des droits de ses membres». (apic/com/be)

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