Le printemps azerbaïdjanais n’a jamais fleuri
Bakou, 16 novembre 2011 (Apic) Dans un rapport de 45 pages, rendu public le 16 novembre 2011 à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, Amnesty International montre comment le gouvernement azerbaïdjanais pratique l’intimidation et les arrestations arbitraires afin d’éviter que Facebook ou Twitter ne soient utilisés pour organiser des manifestations et diffuser des informations critiques à son encontre.
Le rapport «The spring that never blossomed: freedoms suppressed in Azerbaijan» (»Le printemps qui n’a jamais fleuri: les libertés supprimées en Azerbaïdjan») démontre l’augmentation des mesures de répression dont sont victimes en Azerbaïdjan des militants utilisant Internet, des opposants politiques et des journalistes. «Le pays hôte du Concours Eurovision de la chanson en mai 2012 cherche à réduire au silence toute voix critique, a dénoncé Nadia Boehlen, porte-parole de la Section suisse d’Amnesty International. Vingt ans d’indépendance n’ont pas amené le gouvernement à accorder au peuple les droits et libertés fondamentaux. L’Azerbaïdjan ne peut accorder la liberté d’opinion aux participants du Concours Eurovision et la refuser à sa propre population».
Selon Amnesty, les jeunes internautes militants sont de plus en plus souvent la cible du gouvernement, qui ne recule devant rien pour les discréditer. La télévision d’Etat a par exemple qualifié à plusieurs reprises les utilisateurs de Facebook de «dérangés».
Toujours selon le rapport d’Amnesty, les personnes qui militent ou s’engagent politiquement au moyen d’Internet courent le danger d’être arrêtées arbitrairement et condamnées à de lourdes peines de prison. L’intensification de la répression est également patente dans les rues: celui qui appelle à la liberté encourt une peine de prison pouvant aller jusqu’à dix jours.
Malgré ce climat répressif, des centaines de personnes se sont rassemblées à Bakou entre mars et avril. Inspirées des mouvements de protestation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, elles ont manifesté en faveur de réformes démocratiques et de mesures contre la corruption. Ces manifestations ont été sévèrement réprimées. De nombreuses personnes ont été arrêtées et condamnées à des peines de prison.
Amnesty International estime que l’Union européenne et d’autres partenaires internationaux n’ont pas prêté attention aux violations des droits humains en Azerbaïdjan. «La communauté internationale doit sortir de sa passivité et appeler clairement à mettre fin à la répression des manifestations pacifiques», a appelé Nadia Boehlen. (apic/com/nd)
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