Berne: Fête de la solidarité pour les 50 ans d’Action de Carême et de Pain pour le Prochain
Berne, 11 novembre 2011 (Apic) «Aujourd’hui encore à travers le monde entier, des hommes et des femmes se lèvent pour dire leur indignation face aux inégalités dans nos sociétés», a lancé vendredi 11 novembre à Berne Jean-Claude Huot, secrétaire romand de l’Action de Carême (AdC). L’œuvre d’entraide catholique fêtait les 50 ans de sa fondation, aux côtés de son homologue protestante Pain pour le Prochain (PPP).
Invité d’honneur sous la tente dressée sur la Waisenhausplatz, Didier Burkhalter, chef du Département de l’Intérieur (DFI), s’est vu remettre le «Livre de la solidarité» qui illustre, en 250 documents, l’immense travail de solidarité réalisé ces dernières décennies par des milliers de bénévoles. Ce sont ces anonymes, fêtés ce vendredi, qui organisent dans les paroisses les soupes de carême, les célébrations, les conférences, expositions et collectes du temps de carême.
Sans ces milliers de bénévoles actifs à la base, que les œuvres d’entraide avaient tenu à honorer en cette journée, aucune action d’envergure ne serait possible. Par dizaines, ils étaient venus de tous les coins de la Suisse, rejoints par les curieux passant dans la rue, goûter la fameuse soupe aux légumes préparée par le célèbre cuisinier de la cour royale d’Angleterre Anton Mosimann. Plusieurs centaines d’assiettes de soupe ont été servies sur la place, accompagnées d’un pain savoureux cuit dans un grand four mobile par les jeunes artisans Thomas Schenk et Léa Gaillet, de la Boulangerie-Pâtisserie Aebersold à Morat, vainqueurs en septembre dernier du 3e «Mondial du pain» à Saint-Etienne, en France.
Apportant les encouragements du collège gouvernemental, le conseiller fédéral neuchâtelois a observé avec un plaisir particulier l’engagement de jeunes enfants et d’adolescents en faveur des actions de Pain pour le Prochain et d’Action de Carême. «Cet engagement est de bon augure puisqu’il dénote une forme de relève dans la solidarité et le vivre-ensemble, ce «miteinander’ si important pour notre pays!»
Didier Burkhalter a dit sa satisfaction que la relève soit ainsi assurée. «Votre action, qui a contribué à construire la Suisse ces 50 dernières années, pourra donc se poursuivre dans les prochaines décennies». Accompagné de son épouse Sabine, il a remis à son tour un cadeau symbolique sous forme d’une gerbe de blé, dont les épis illustrant la solidarité et le renouveau sont un signe pour la nouvelle génération invitée à perpétuer l’engagement de ces œuvres d’entraide pour un monde meilleur.
«Nous sommes tous des indignés… Depuis 50 ans, nous sommes des indignés. Nous somme les héritiers d’une longue tradition de protestation contre les injustices. Comme chrétiens, nous faisons remonter cette protestation aux prophètes qui rappellent inlassablement aux gouvernants qu’ils ont un devoir de justice», a lancé en introduction des festivités le secrétaire romand d’AdC. Mais il a également relevé que l’indignation n’était que le point de départ de l’engagement et qu’elle ne suffisait pas. Il y a ajouté deux autres ingrédients: la solidarité qui lie les gens d’ici avec les partenaires du Sud qui luttent pour leur dignité et leur survie, et l’autre élément indispensable, à savoir la joie, la convivialité et l’amitié. «Nous fêtons aujourd’hui 50 ans d’indignation, de solidarité et de joie», a-t-il lancé.
Son collègue Beat Dietschy, secrétaire général de «Pain pour le Prochain», a salué le maire de Berne, Alexandre Tschäppät, venu lui aussi goûter la soupe de la solidarité sous la tente bondée d’une humanité joyeuse et bruyante, en compagnie de Mgr Markus Büchel, évêque de Saint-Gall et président du Conseil de fondation d’Action de Carême, de la conseillère nationale démocrate-chrétienne saint-galloise Lucrezia Meier-Schatz, présidente du Forum de fondation d’AdC, et des représentants de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) et de l’Eglise réformée bernoise.
Il a rappelé qu’à l’occasion de cette joyeuse «fête de la solidarité», nombre de ceux qui étaient servis ce jour-là étaient ceux qui d’ordinaire planifiaient et organisaient les soupes de carême. Il a souligné la valeur inestimable du travail de cette armée de bénévoles sans lesquels ni AdC ni PPP ne pourraient mener à bien leurs actions de solidarité et de sensibilisation du public en Suisse.
Le secrétaire général de PPP a relevé encore que cuisiner, récolter des signatures ou vendre des roses du commerce solidaire au sigle de Max Havelaar, tout cela a également une dimension spirituelle, une attitude de souci pour les autres, même s’ils vivent bien loin de nous. L’engagement bénévole, a-t-il conclu, ce n’est pas seulement donner quelque chose, c’est également donner par la même occasion quelque chose de nous-mêmes! Le conseiller fédéral Didier Burkhalter lui fera plus tard écho, en parlant de «la soupe qui réchauffe l’âme». (apic/be)
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