3e rencontre interreligieuse pour la paix
Rome, 18 octobre 2011 (Apic) La 3e rencontre interreligieuse de prière et de dialogue pour la paix rassemblera quelque 300 délégués des différentes religions et quatre non-croyants, le 27 octobre 2011, à Assise. 25 ans après la rencontre voulue par Jean-Paul II, il est encore nécessaire de «dire non à toute instrumentalisation de la religion», a affirmé le président du Conseil pontifical «Justice et Paix», le cardinal Peter Turkson.
«Après 25 ans de collaboration entre les religions et de témoignage commun, le temps des bilans et d’un renouveau de l’engagement est venu. Il faut faire face à de nouveaux défis», a déclaré le haut prélat ghanéen, lors d’une conférence de presse, le 18 octobre. Parmi ces défis, le cardinal a cité la crise financière et économique, la crise des institutions démocratiques et sociales, la crise alimentaire et environnementale, les migrations, les formes «les plus sournoises» du néocolonialisme, la pauvreté et la faim, le terrorisme international, les inégalités croissantes ainsi que les discriminations religieuses.
«Encore une fois, il faut dire non à toute instrumentalisation de la religion», a affirmé le cardinal, en prenant pour exemple les événements récents en Egypte et dans d’autres régions du monde. «La violence interreligieuse est un scandale qui dénature la véritable identité de la religion, voile le visage de Dieu et éloigne de la foi», a-t-il ajouté.
Pour lui, cette nouvelle rencontre dans la ville de saint François (v.1181-1226) est une invitation à «la recherche de la vérité». Cette démarche est «une condition pour abattre le fanatisme et le fondamentalisme, pour lesquels la paix s’obtient en imposant ses propres convictions aux autres, une condition pour dépasser la Babel des langages et le laïcisme qui entend marginaliser Dieu».
Plus de 300 délégués des différentes religions, venus de plus de 50 pays, participeront à cette rencontre, ont indiqué plusieurs responsables de la curie romaine. «Depuis 1986, le nombre des participants a considérablement augmenté», a commenté Mgr Pier Luigi Celata, secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Outre le pape et de nombreux représentants de la curie romaine, la rencontre d’Assise comptera de très nombreux leaders religieux non-chrétiens, parmi lesquels près de 70 bouddhistes, dont un Chinois, des hindous, des sikhs ou encore des représentants du jainisme, du zoroastrisme, du taoïsme, du confucianisme, etc.
Quelque 50 responsables musulmans, dont certains venus du Maroc, d’Iran, d’Arabie saoudite, d’Azerbaïdjan et d’Egypte sont annoncés. En revanche, les représentants de l’Université cairote d’Al-Azhar ont décliné l’invitation. Le nombre des représentants de l’islam a été multiplié par cinq depuis la rencontre de 1986, passant de 11 à 50. David Rosen, du grand rabbinat d’Israël, et le grand rabbin de Rome, Riccardo Di Segni, feront partie d’une délégation juive.
La rencontre comptera une trentaine de délégations chrétiennes. Le patriarche de Constantinople Bartholomé Ier sera là, au même titre que le chef de la Communion anglicane, Rowan Williams, ou le secrétaire général du Conseil œcuménique des Eglises, le pasteur Olav Fykse Tveit. Le patriarcat orthodoxe de Moscou y enverra le métropolite d’Astana et du Kazakhstan, Alexandre.
Chose inédite, quatre non-croyants ont été invités par le Conseil pontifical de la culture. Il s’agit du philosophe mexicain Guillermo Hurtado, du philosophe italien enseignant aux Etats-Unis Remo Bodei, du penseur Walter Baier, membre du Parti communiste autrichien, et de la philosophe et écrivain française d’origine bulgare Julia Kristeva. Cette dernière prendra la parole avant Benoît XVI, le 27 octobre, après l’intervention de huit leaders religieux.
Autre nouveauté de l’édition 2011, l’absence de prière commune, pointée du doigt en 1986 lors de la première rencontre d’Assise. Afin d’éviter toute critique de promotion du syncrétisme, l’accent a été mis sur le «pèlerinage», plutôt que sur la prière commune, a précisé le cardinal Turkson.
«Si la prière n’est pas une option, a précisé Mgr Mario Toso, secrétaire du Conseil pontifical ’Justice et Paix’, l’accent a été mis cette fois-ci sur la démarche commune de cheminement pour la paix».
En milieu de journée, les participants seront invités à marquer un temps de silence, indique le programme de la rencontre. «La véritable prière aura lieu la veille, le mercredi 26 octobre, entre catholiques», a précisé le cardinal Turkson. Ce jour-là, Benoît XVI présidera, au Vatican, une Liturgie de la Parole en préparation à la rencontre. (apic/imedia/cp/nd)
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