Un chef d’équipe dans la vigne du Seigneur
Fribourg, 17 octobre 2011 (Apic) Son prédécesseur Felix Gmür est devenu évêque. Mais cela ne risque pas d’arriver à Erwin Tanner. Le nouveau secrétaire général de la Conférence des évêques suisses (CES) est un laïc. Le premier à occuper cette fonction. L’agence Apic l’a rencontré dans les locaux de la rue des Alpes, à Fribourg.
Au siège de la Conférence des évêques suisses, dans la vieille ville de Fribourg, le bureau, spartiate, ne colle pas avec le titre un peu pompeux du nouveau secrétaire général de la CES. C’est plutôt le lieu de travail d’un infatigable généraliste, un chef d’équipe dans la vigne du Seigneur.
Le secrétaire général coordonne le travail de la CES, gère la correspondance, prépare les réunions, accompagne les projets des commissions et rédige les protocoles. Pour Erwin Tanner, cette grande diversité rend son travail passionnant. Le théologien et juriste s’exprime dans un dialecte de Suisse orientale, mais parle aussi très bien le français. Ce diplômé du gymnase des Capucins à Appenzell a grandi dans les cantons de Saint-Gall et de Thurgovie. Il a fait ses études universitaires à Fribourg et à Munich. Aujourd’hui domicilié à Bösingen, dans le canton de Fribourg, il est père d’un petit garçon.
Erwin Tanner a eu le temps de se familiariser avec son travail. Depuis 2007, il est adjoint du secrétaire général. En décembre passé, avec le départ de Felix Gmür pour Soleure à la tête de l’évêché de Bâle, il a dû reprendre les rênes du secrétariat.
Quelle qualité attend-on d’un secrétaire général de la CES? Avant tout la polyvalence, car il faut pouvoir s’investir dans de nombreux domaines et se familiariser rapidement avec les dossiers. Mais Erwin Tanner estime que sa principale qualité, c’est surtout de fournir un travail précis. Quant aux faiblesses, le théologien confesse un manque de patience. D’abord vis-à-vis de lui-même, mais parfois également vis-à-vis de l’Eglise: «Je sais bien que l’Eglise a un autre rapport au temps. Mais il m’arrive parfois de penser: est-ce qu’on a vraiment besoin d’autant de temps pour prendre une décision?»
Le secrétaire général regrette que l’Eglise perde en influence dans la société. Il est convaincu qu’elle ne peut remplir sa mission que si prêtres, diacres, évêques et laïcs s’unissent dans un même effort. Il faut toucher les hommes au quotidien, savoir les enthousiasmer. «En tant qu’Eglise, nous devons toujours nous rappeler que c’est l’homme qui est au centre».
Dans sa thèse de doctorat, le juriste s’est penché sur les questions fondamentales du droit étatique des religions dans le contexte de la minorité religieuse musulmane. Depuis plusieurs années, il est secrétaire du Groupe de travail «Islam» de la CES. En tant que tel, il a eu l’opportunité d’accompagner Mgr Pier Giacomo Grampa, évêque de Lugano, en Syrie et au Liban ainsi qu’en Iran.
Pour lui, établir un contact personnel est essentiel lorsqu’il s’agit d’entrer en interaction avec d’autres personnes, surtout dans le dialogue interreligieux. «On est assis face à un être humain normal, avec ses soucis et ses besoins, mais aussi avec ses joies, qu’il partage volontiers», confie-t-il.
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