Zimbabwe: les Eglises appellent de leurs vœux une «nouvelle nation»
Dans le cadre de la tentative de destitution du président du Zimbabwe Robert Mugabe par l’armée, les Eglises chrétiennes du pays estiment que la crise actuelle pourrait donner naissance à une «nouvelle nation».
Dans une déclaration conjointe, les Eglises catholique, protestantes et évangéliques du Zimbabwe espèrent que les troubles actuels remettront le Zimbabwe «sur le chemin de la démocratie», rapporte le 17 novembre 2017 Radio France international (RFI).
Dans un autre communiqué publié sur le site de l’Eglise anglicane, les dirigeants chrétiens rappellent que les problèmes économiques et les défis sociaux auxquels le Zimbabwe est confronté ne sont que «des symptômes d’un malaise plus profond». Cela traduit «une perte de confiance en la légitimité de nos processus et institutions nationaux».
Eviter la désinformation
Les responsables chrétiens lancent des appels à prier pour «la nation, la repentance, la réflexion profonde et le discernement». Ils exhortent au calme et à la paix, en invitant les Zimbabwéens à ne pas répandre la désinformation, en particulier sur les médias sociaux, afin d’éviter «l’inquiétude et la peur».
Ils invitent en outre les militaires au respect de la dignité humaine et des droits de l’homme. Ils réclament la mise en place d’un gouvernement de transition d’unité nationale, qui superviserait une transition en douceur vers des élections libres et justes.
Les leaders chrétiens plaident pour un dialogue national de tous les secteurs de la société, faisant remarquer que le pays ne peut «absolument plus revenir aux arrangements politiques» d’avant. Les Eglises se disent prêtes à soutenir pleinement cette transition vers la démocratie.
Une centaine d’organisations de la société civile ont clairement exigé, pour leur part, le départ du président Mugabe.
Mugabe parlera avec l’armée
Agé de 93 ans, Robert Mugabe, ancien vétéran de la guerre de libération, dirige son pays depuis son indépendance, en 1980. En début de semaine, l’armée l’a placé en résidence surveillée, se refusant de parler de coup d’Etat. Malgré la pression des militaires, il n’a pas voulu démissionner, se considérant toujours comme le président légitime du Zimbabwe, ne pouvant selon lui être destitué que par un congrès de son parti, la ZANU-PF (Zimbabwe african national union/Patriotic front).
Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté le 18 novembre 2017, dans la capitale Harare, pour exiger le départ du président. La télévision d’Etat a annoncé que Robert Mugabe s’entretiendrait le 19 novembre avec l’armée. (cath.ch/ibc/rfi/ag/rz)