Zambie: L’Eglise exhorte les partis à s'engager contre la violence pré-électorale

La Conférence épiscopale de Zambie (ZEC) a exhorté les partis politiques et leurs candidats à l’élection présidentielle du 11 août 2016 à faire cesser les actions violentes commises par leurs militants.

Les évêques ont rencontré le 29 mars à Lusaka, la capitale de la Zambie, les formations politiques au pouvoir et celles dans l’opposition. Les parties en présence ont discuté de la situation du pays dans la perspective des élections, rapporte La Voix de l’Amérique, la branche francophone de la radio internationale du gouvernement américain.

Le 12 mars dernier, le président Edgar Lungu avait proposé à l’Eglise d’organiser une rencontre avec les dirigeants politiques qui serait consacrée à renforcer le dialogue, face aux actions violentes qui se produisent dans le pays dans le contexte des élections.

Craintes d’une spirale de violence

Les médias locaux rapportent régulièrement des incidents entre militants de partis adverses. Des affrontements ont ainsi eu lieu entre des membres du Parti uni pour le développement national (UPND, au pouvoir) et de formations de l’opposition. Des partisans de l’UPND ont notamment été attaqués par des agents de sécurité, lors d’une fête de la Jeunesse, à Lusaka. Ces incidents suscitent l’inquiétude des Zambiens qui craignent une spirale de violence.

A l’issue de la rencontre entre l’Eglise et les partis, la ZEC a assuré d’un consensus général autour de la modification de la loi sur l’ordre public, notamment concernant la nécessité d’engager les forces de police pour gérer les rassemblements politiques. L’opposition et la société civile ont souvent accusé la police de partialité et d’atteinte à la liberté d’expression et de réunion.

Un «groupe de veille» des Eglises

Toutes les formations politiques qui ont participé à la rencontre ont reconnu que la violence n’était pas le fait d’un seul parti et que le gouvernement n’était pas assez actif dans la prévention des troubles.

Les évêques ont averti, suite à la réunion, qu’ils tenaient pour responsables les dirigeants du pays pour tout acte de violence politique. Ils ont annoncé la formation d’un «groupe de veille» des Eglises chrétiennes, qui observera le déroulement de l’élection de cette année. «Nous allons être vigilants sur tout ce qu’ils (les hommes politiques) disent, et chaque fois qu’ils disent quelque chose de contraire à leur engagement, nous les convoquerons en réunion d’explication», a averti la ZEC. (cath.ch-apic/ibc/voa/rz)