Zambie: L’Eglise catholique critique l’arrestation du chef de l’opposition
La Conférence des évêques catholiques de Zambie (ZCCB) a dénoncé, le 27 avril 2017, l’emprisonnement du chef de l’opposition, Hakainde Hichilema, condamné pour trahison. Le chef de l’opposition avait perturbé le passage du cortège du président Edgar Lungu, dont il a toujours contesté la victoire à l’élection présidentielle de septembre 2016.
Dans un communiqué du Service d’information catholique pour l’Afrique (CISA), Mgr Telesphore George Mpundu, président de la ZCCB, a souligné que même si Conférence ne «tolère nullement l’illégalité», elle condamne «la force excessive et inutile» utilisée par la police pour interpeller Hichilema, le 11 avril 2017. Selon les médias zambiens, les forces de l’ordre s’étaient d’abord massivement déployées autour du domicile de l’opposant, puis y ont fait irruption pour l’embarquer.
Des tensions déjà considérables
«N’aurait-il pas été plus correct et professionnel de lui adresser une demande d’explication, accompagnée d’une accusation, et de lui demander de comparaître devant la police pour répondre aux accusations de prétendue violation de la loi?», se sont interrogés les évêques zambiens. «Au lieu de cela, la manière brutale dont la police a agi n’a fait qu’exacerber les tensions déjà considérables dans le pays, notamment entre les partisans du pouvoir et de l’opposition», ont-ils déploré.
Ils ont aussi fustigé «la mauvaise habitude» des partis politiques au pouvoir, qui utilisent la police pour régler les comptes avec leurs adversaires, les empêchant de faire campagne et de vendre leur vision du pays et de la nation à l’électorat.
«La même histoire, d’un régime à un autre»
«C’est la même histoire, d’un régime à un autre, et le gouvernement actuel ne fait pas exception avec l’affaire Hichilema. Quiconque critiquera le gouvernement pour son erreur est sûr de recevoir la police, qui se déchaînera contre lui», ont-ils ajouté.
Les évêques ont en outre critiqué le système judiciaire, pour avoir «laissé tomber le pays en ne tenant pas compte de la manipulation politique et de la corruption». (cath.ch/cisa/ibc/gr)