Visite discrète de Nicolas Sarkozy au Vatican: une demi-heure d'entretien avec le pape François
L’ancien président de la République française Nicolas Sarkozy a été reçu le 21 mars 2016 au Vatican par le pape François, avec qui il s’est entretenu une demi-heure en privé. Il s’agissait de leur première rencontre, qui s’est voulue discrète, loin des caméras.
A un an des élections présidentielles en France, le Saint-Siège s’est refusé à tout commentaire, mais l’entourage de l’ancien président s’est révélé plus bavard.
Laïcité positive
Nicolas Sarkozy était accompagné de son épouse Carla Bruni, de son fils aîné Pierre et d’une petite délégation. Selon la presse française, l’ancien ambassadeur de France auprès du Saint-Siège Bruno Joubert, l’historien et conseiller Camille Pascal, le conseiller diplomatique Pierre Régent et le journaliste Guillaume Tabard, du journal «Le Figaro», étaient présents. Au menu des discussions, selon Camille Pascal, il a été question de la laïcité positive, de la famille ou encore de sujets internationaux.
S’il n’a pas révélé le contenu de sa discussion avec le pape, a confié Camille Pascal, «Nicolas Sarkozy avait l’air très content à la sortie. Il a fait part d’un échange très joyeux, en précisant qu’il avait ri à plusieurs reprises avec le pape». Il n’est pas impossible qu’il ait été question de l’absence d’ambassadeur de France auprès du Saint-Siège depuis plus d’un an, alors que le Vatican n’a pas donné son agrément au candidat de l’Elysée, Laurent Stefanini, un diplomate chevronné, catholique pratiquant et homosexuel.
Vatican discret
Le Saint-Siège a quant à lui joué la carte de la discrétion, ne publiant pas à l’agenda public du pape le nom de l’ancien président et probable candidat à l’élection présidentielle en 2017. Cette entrevue entre le pontife argentin et le chef de l’opposition en France n’a donné lieu à aucun communiqué officiel, ni à aucune photo.
«Le moment est mal choisi, mais c’est comme ça», a confié à I.MEDIA un prélat de l’entourage du pape, faisant comprendre que Nicolas Sarkozy était reçu par le chef de l’Eglise catholique en tant qu’ancien chef d’Etat. En mars 2014, le pape François avait reçu un autre ancien président français: Valery Giscard d’Estaing. Cette audience n’était pas non plus apparue parmi les rendez-vous du pape publiés par le Bureau de presse du Saint-Siège.
«Premier et unique chanoine d’honneur»
Bien qu’il n’ait toujours pas officialisé sa candidature à la primaire, le président des Républicains sait qu’une rencontre avec le pape François, populaire et charismatique, n’est pas négligeable. D’autant que certains milieux catholiques lui ont récemment reproché de revenir sur ses engagements concernant l’abrogation de la loi du «Mariage pour tous», y compris sur la filiation.
Au cours de son mandat présidentiel, Nicolas Sarkozy avait effectué deux visites officielles au Saint-Siège. Il rencontra Benoît XVI une première fois le 20 décembre 2007, l’année même de son élection. A cette occasion, il s’était aussi rendu à la basilique romaine de Saint-Jean-de-Latran pour y recevoir le titre de «premier et unique chanoine d’honneur», accordé d’abord aux rois de France puis aux présidents de façon symbolique.
Il était revenu au Vatican le 8 octobre 2010, deux ans après avoir accueilli Benoît XVI en France. L’actuel président de la République française, François Hollande, a effectué une seule visite au Vatican, le 24 janvier 2014. (cath.ch-apic/imedia/ami/be)