Le Vietnam discute de la loi sur les religions
L’Assemblée nationale vietnamienne a ouvert le 24 octobre 2016, le débat de la loi sur les croyances et la religion. Son adoption définitive pourrait se faire le 17 novembre déjà. Lors de la procédure de consultation, le projet avait suscité des réactions négatives au sein de la société civile.
Le projet de loi sur la religion a été rejeté radicalement par le Conseil interreligieux qui préconise son abandon pur et simple. Les représentants de diverses religions (catholicisme, protestantisme, bouddhisme unifié, bouddhisme Hoa Hao religion Cao Dai…) regroupés dans cette association affirment que cette loi est inutile et dangereuse, rapporte l’agence d’information Eglises d’Asie (EdA).
Pour la reconnaissance des activités non religieuses
Ce texte législatif qui compte neuf chapitres et 68 articles est une première dans l’histoire des relations souvent conflictuelles entre les religions et la République socialiste du Vietnam. Elaboré par le personnel du bureau des Affaires religieuses, le projet est apparu en avril 2015. Selon les indications de presse officielle, la discussion parlementaire ne devait porter que sur les questions encore sujettes à controverse.
Une première controverse porte sur la reconnaissance des tâches non-proprement religieuses assumées par les organisations religieuses, comme l’éducation, les actions caritatives, les soins de santé, les services sociaux etc. Jusqu’à présent ces activités sont très limitées voire interdites. De nombreux députés réclament que ces possibilités soient précisées dans la loi. Tout en reconnaissant qu’il était en effet traditionnel que la religion participe à ce genre d’œuvres, la commission permanente de l’Assemblée nationale a dit vouloir sauvegarder la cohérence de la loi en limitant sa portée aux liberté de croyance et de religion ainsi qu’aux organisations et activités religieuses.
Définir ce qui est interdit
La seconde controverse liste des interdictions stipulées par la loi. Le projet se contente de citer quelques-unes des attitudes et activités strictement interdites aux religions, comme la discrimination au nom de valeurs religieuses ou encore l’utilisation de la religion à des fins intéressées. Plusieurs députés ont demandé au comité de rédaction de se remettre au travail sur ce sujet et de définir concrètement les activités interdites aux religions. (cath.ch-apic/eda/mp)