Une victime quitte la Commission pontificale contre la pédophilie
L’Irlandaise Marie Collins, membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, a annoncé sa démission au 1er mars 2017. «Le manque de coopération, en particulier de la part du dicastère le plus impliqué sur la question des abus sexuels, a été honteux», a-t-elle dénoncé dans un communiqué. Il s’agit du troisième départ d’un membre de la Commission.
Selon la note du Saint-Siège, Marie Collins a fait valoir sa «frustration compte-tenu du manque de coopération d’autres bureaux de la Curie». Elle a toutefois accepté l’invitation du président de la Commission, le cardinal Sean O’Malley, à continuer travailler sur des projets éducatifs au sein de l’Eglise, y compris ceux destinés à la Curie et aux nouveaux évêques.
Après le canoniste Claudio Papale en octobre 2016 et le britannique Peter Saunders, l’Irlandaise de 70 ans est la troisième personne laïque à quitter la Commission. Elle-même avait été abusée par un prêtre en 1960 alors qu’elle avait treize ans. Elle était l’une des huit experts désignés par le pape François en 2014.
Lors de sa nomination, Marie Collins avait déclaré aborder sa mission pleinement consciente de la responsabilité, tout en reconnaissant ressentir une certaine frustration. «Les survivants ont entendu assez de demandes de pardon, ils veulent voir les choses changer», avait-elle affirmé. En octobre 2015, Marie Collins, s’était dite «découragée et attristée» par le soutien apporté par le pape François à un évêque chilien impliqué dans une affaire d’abus sexuels.
Un manque de coopération honteux de la curie
Dans un communiqué, l’Irlandaise a dénoncé «la résistance de certains membres de la Curie au travail de la commission». «Le manque de coopération, en particulier de la part du dicastère le plus impliqué sur la question des abus sexuels, a été honteux», a-t-elle ajouté.
Dans une déclaration écrite, le cardinal O’Malley a pour sa part remercié Mme Collins pour ses contributions extraordinaires. (cath.ch/imedia/ag/mp)