Via crucis : réfugiés, chrétiens persécutés et famille au cœur des méditations
Les réfugiés, les chrétiens persécutés, la famille et spécialement les personnes âgées, les femmes et les enfants victimes d’abus, seront au cœur des méditations des 14 stations du Chemin de croix que le pape François présidera au Colisée, dans la soirée du 25 mars 2016. Quatre jours avant le Vendredi saint, L’Osservatore Romano a publié l’intégralité du texte rédigé par le cardinal italien Gualtiero Bassetti, archevêque de Pérouse.
«Combien de peurs y a-t-il dans notre vie ! (…) Peur de celui qui est différent, de l’étranger, du migrant», peut-on lire ainsi au long des méditations. Et le texte de citer «les épaves» des migrants «qui coulent en Méditerranée». Alors qu’instinctivement, devant la souffrance, l’homme est porté à tourner le regard «de l’autre côté», le cardinal Bassetti invite à «voir le visage du Seigneur dans celui des millions de réfugiés qui fuient désespérément l’horreur des guerres, des persécutions et des dictatures».
A la troisième station, le haut prélat affirme que Jésus «donne sens» à la souffrance des hommes parfois «absurde, incompréhensible», qui semble «nier l’amour de Dieu». Il mentionne à ce propos «les juifs morts dans les camps d’extermination» et encourage plus loin à «essuyer les larmes et le sang des vaincus, de ceux que la société riche et insouciante écarte sans scrupule».
L’archevêque de Pérouse prie aussi «pour les chrétiens tués en haine de la foi» et pour «les victimes de toute persécution». La 12e station – la mort de Jésus sur la croix – s’arrête sur «les martyrs du 21e siècle», qui sont «les vrais apôtres du monde contemporain». Evoquant la figure de Joseph d’Arimathie, qui ensevelit le corps de Jésus, la station suivante fait mémoire de «tous ces chrétiens qui encore aujourd’hui risquent leur vie pour un enterrement».
Enfants et femmes abusés
A plusieurs reprises, le cardinal Bassetti plaide la cause de la famille, «cœur battant» de la société, «cellule inaliénable de la vie commune», «amour pour toujours qui sauvera le monde». Il évoque la souffrance des «mariages ratés», des «familles brisées», des hommes et des femmes «qui pensent n’avoir plus de dignité parce qu’ils n’ont pas de travail» et celle des jeunes qui vivent une vie «précaire» sans «espérance dans l›avenir».
Dénonçant aussi la banalisation du mal, il met l’accent sur l’esclavage des enfants et une des plaies «les plus douloureuses» de l’humanité, à savoir la pédophilie : «les plaies des enfants profanés dans leur intimité». Le texte de la Via crucis appelle également à protéger les femmes qui sont «objet d’exploitation et de violence» et à respecter «la faiblesse et la sacralité du corps qui vieillit et meurt», tout comme le corps des malades et des personnes handicapées. Le cardinal souhaite par ailleurs «des femmes courageuses pour le bien de l’Eglise».
Dans la première et deuxième station, il fustige des attitudes qui «éloignent» de Dieu, comme «la peur» – peur de perdre ses sécurités, ses biens, sa vie – ou la recherche de «vérités bon marché», «partielles et apparentes», mais confortables. La tentation du «pouvoir» est aussi démasquée dans «l’ostentation, la banalisation et le faste des funérailles des puissants de ce monde». (cath.ch-apic/imedia/ak/pp)