Venezuela: Mgr Parolin pris à partie par un responsable chaviste
Le cardinal Pietro Parolin a été la cible de vives critiques par le vice-président du parti au pouvoir, Diosdado Cabello. Le Vénézuélien a dénoncé, le 5 décembre 2016, l’ingérence de la diplomatie vaticane.
«Ecoute Pietro (sic) Parolin (…) le Vatican doit être totalement objectif», a lancé le politicien vénézuélien lors d’une intervention à la télévision nationale. Il reproche ainsi au Vatican de prendre parti en faveur de l’opposition dans la crise que traverse le pays depuis le 23 octobre dernier. Dans son discours prononcé devant des civils et des militaires, Diosdado Cabello, homme fort du pays et vice-président du parti au pouvoir, a dénoncé le rôle du Vatican dans le dialogue avec l’opposition. Selon lui, le Saint-Siège ne doit ni être considéré comme intermédiaire ni comme médiateur mais seulement comme invité.
Diosdado Cabello a accusé le cardinal Parolin de soutenir l’opposition, affirmant qu’il a «participé à des réunions de la droite», lorsqu’il était nonce apostolique au Venezuela de 2009 à 2013. Le gouvernement du président Nicolás Maduro avait alors été accusé par le Parlement, dominé par l’opposition, d’avoir perpétré un coup d’Etat.
Plusieurs membres de l’opposition vénézuélienne ont finalement entamé des discussions avec le gouvernement de Maduro, le 30 octobre, quatre jours après que le chef d’Etat a rencontré le pape François au Vatican. Le pontife avait alors proposé son aide pour maintenir les institutions du pays, pour résoudre les questions ouvertes et créer davantage de confiance entre les parties. Le 20 novembre, le pontife a réaffirmé son souhait que la médiation du Saint-Siège puisse servir la paix et la conclusion d’un accord. Une table ronde déterminante doit avoir lieu le 6 décembre entre le gouvernement du Venezuela et l’opposition.
Une lettre confidentielle du Saint-Siège
L’influent site vénézuélien La Patilla a affirmé, le 4 décembre, que le Vatican a fait parvenir une lettre confidentielle aux parties en négociation, présentant quatre demandes. Une information non-confirmée pour le moment par le Saint-Siège. Parmi les requêtes qui seraient présentées dans ce courrier, figure la libération des prisonniers politiques, une aide humanitaire pour le pays, et le rétablissement des compétences de l’Assemblée. Selon la même source, le président Nicolás Maduro a dénoncé quant à lui une manœuvre pour faire imploser le dialogue en cours sans nommer de responsable. (cath.ch/imedia/bh)