Vaud: l'ancien vice-président de la FEDEC risque la prison
Accusé de gestion déloyale sur un chantier lausannois d’un immeuble appartenant à l’Église catholique, l’ancien vice-président de la Fédération ecclésiastique catholique du canton de Vaud (FEDEC) risque 30 mois de prison, dont 15 ferme.
Après de quatre jours de procès, un millier de pièces versées au dossier et un réquisitoire de trois heures, le procureur n’a pas épargné l’ancien numéro deux de la FEDEC, rapporte le quotidien 24 heures, le 10 mars 2023.
«Le principal accusé s’est compromis à la criminalité financière et au blanchiment d’argent sale, alors qu’il était de surcroît conseiller communal, explique le procureur Anton Rüsch. Il a déployé toute son imagination au profit du crime, exploitant sa position de vice-président de la FEDEC et de la Fondation des constructions paroissiales catholiques (FCPC), transmettant des informations à son acolyte pour s’assurer de toucher son dû. Son influence était omniprésente lors du processus d’adjudication.»
Le représentant du Ministère public demande au Tribunal correctionnel de Lausanne de le condamner à 30 mois de prison, dont 15 ferme, pour gestion déloyale, corruption et blanchiment d’argent. Pour son principal complice, le procureur réclame 24 mois, dont 12 ferme, et des peines pécuniaires pour les quatre entrepreneurs impliqués, car sans eux, le système corruptif n’aurait pas fonctionné.
Le système de corruption porte sur plusieurs millions
Les rabais accordés par les entrepreneurs impliqués, soit 87’000 franc au total, «devaient finir dans les caisses de la FCPC et non dans les poches du principal accusé», rappelle le procureur. Il suggère toutefois au Tribunal de juger l’affaire sur l’ensemble du système de corruption instauré, qui a porté sur 1,7 million de francs de travaux au total.
La rénovation du bâtiment au boulevard de Grancy, à Lausanne, propriété de la FCPC, entre 2016 et 2018, a coûté après de 6 millions de francs. En février 2019, à la demande de la FCPC et de la FEDEC, l’homme a démissionné avec effet immédiat de ses vice-présidences et de tous les organes auxquels il appartenait au sein des institutions de l’Église catholique romaine du canton.
Le jugement est attendu prochainement
Au terme du procès, l’avocat de la FCPC suit pleinement le réquisitoire du procureur, car «les commissions perçues constituent un appauvrissement de la FCPC». Quant aux défenseurs des deux principaux accusés, ils ont plaidé l’acquittement. Le jugement aura lieu la semaine prochaine. (cath.ch/24h/gr)