Vaud: 36% des habitants sans confession, mais pas sans spiritualité
Quelque 36% des Vaudois se déclarent sans confession, cette proportion de la population n’est pas pour autant sans références spirituelles. Que l’on soit protestant, catholique ou musulman, vivre sa confession ou sa spiritualité diffère surtout en fonction de la génération et du genre. C’est ce qu’explique le hors-série de Numerus, publié par «Statistique Vaud» le 7 décembre 2021.
En 2019, Statistique Vaud, l’institut de la statistique vaudoise, a recensé 28% de catholiques, 21% de protestants, 5% de musulmans et 36% de personnes sans confession.
Etre catholique ou protestant n’implique pas forcément la croyance en un dieu unique. Les catholiques ne sont d’ailleurs que 49% à y croire et les protestants 41%. La croyance en une sorte de puissance supérieure attire en effet plus d’un catholique sur cinq et plus d’un quart des protestants. Par ailleurs, environ un catholique sur cinq et autant parmi les protestants affirment être agnostiques.
La religion et la spiritualité revêtent néanmoins de l’importance dans la vie de la population vaudoise dans certains domaines. Ainsi, près d’une personne sur deux y accorde de l’importance dans les moments difficiles. En cas de maladie, tout comme dans l’attitude envers l’environnement ou dans l’éducation des enfants, quatre personnes sur dix s’y réfèrent.
Les croyances religieuses et spirituelles se mélangent et se diversifient et les pratiques s’individualisent. Par ailleurs, n’appartenir à aucune religion ne signifie pas ne pas croire. La croyance au don de guérison ou de voyance (55%) et la croyance aux anges ou aux êtres surnaturels (43%) sont celles qui sont le plus partagées parmi la population.
Le développement personnel et la pratique, de façon spirituelle, d’une technique basée sur le mouvement ou la respiration sont quant à elles plus souvent exercées par les femmes (31% contre 16% des hommes) et les personnes sans confession.
Les jeunes générations se définissent plus souvent sans appartenance religieuse. A l’inverse, parmi les protestants, l’on retrouve la part la plus importante de personnes âgées de 65 ans et plus.
Clé de lecture des pratiques et des références spirituelles de la population, la structure par âge et par genre des orientations religieuses reflète l’histoire migratoire du canton.
Deux personnes sur cinq déclarent croire en un dieu unique, le reste de la population se partage entre la croyance en une sorte de puissance supérieure (22%), l’agnosticisme (19%) et l’athéisme (18%). En termes de pratique collective, plus d’une personne sur deux a participé au moins une fois dans l’année à un service religieux. Parmi elles, 84% l’ont fait pour des raisons sociales, c’est-à-dire pour assister à un mariage, un baptême ou une cérémonie funéraire. (cath.ch/sv/bh)
Une personne sur cinq prie tous les jours
Plus d’un tiers (36%) de la population vaudoise prie au moins une fois par mois, dont plus de la moitié tous les jours ou presque. La pratique quotidienne concerne plus d’un quart (27%) des femmes et un tiers (32 %) des personnes âgées de 65 ans et plus, contre seulement 15 % des hommes et 12 % des plus jeunes. SV
Statistiques sur la religion et la spiritualité
Les informations sur la religion et la spiritualité sont issues de deux enquêtes par échantillonnage réalisées par l’Office fédéral de la statistique:
le Relevé structurel (RS) et l’Enquête sur la langue, la religion et la culture (ELRC). Le RS est une enquête annuelle qui porte sur quelque 38’000 Vaudoises et Vaudois âgés de 15 ans ou plus. La répartition des orientations religieuses est issue de cette source. L’ELRC, dont la première édition a eu lieu en 2014, est réalisée tous les cinq ans. SV