L'Etat du Vatican possède des statistiques étonnantes (Photo:Giampaolo Macorig/Flickr/CC BY-NC 2.0)
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Vatileaks 2: Cinq personnes inculpées par la justice vaticane

Rome, 22.11.2015 (cath.ch-apic) Le Vatican a décidé de poursuivre en justice cinq personnes impliquées dans le scandale dit de ‘Vatileaks 2’. Mgr Vallejo Balda, Francesca Chaouqui, Nicola Maio, Emiliano Fittipaldi et Gianluigi Nuzzi sont poursuivis pour s’être illégitimement procuré et avoir divulgué des documents confidentiels «concernant les intérêts fondamentaux du Saint-Siège et de l’Etat», a indiqué, le 21 novembre 2015, le directeur du Bureau de presse, le Père Federico Lombardi. Le procès s’ouvrira le 24 novembre.

Le Père Lombardi a précisé que les chefs d’inculpation n’étaient pas les mêmes suivant les actes commis. Ainsi, l’Espagnol Mgr Vallejo Balda, et les laïcs italiens Francesca Chaouqui et Nicola Maio, tous trois anciens membres ou collaborateurs de la Commission pontificale d’étude sur l’organisation des structures économico-administratives du Saint-Siège (COSEA), sont accusés d’»association criminelle organisée» dans le but de «commettre plusieurs délits de divulgation d’informations et de documents concernant les intérêts fondamentaux du Saint-Siège». Et ce dans le cadre de leurs charges respectives comme employés du Saint-Siège.

Les journalistes italiens Emiliano Fittipaldi et Gianluigi Nuzzi sont accusés pour leur part d’avoir exercé des pressions, en particulier sur Mgr Vallejo Balda, pour obtenir des documents et informations confidentiels, qu’ils ont ensuite en partie utilisés pour la rédaction de deux livres publiés en Italie en novembre 2015, à savoir les ouvrages Avarice et Chemin de croix.

Jusqu’à huit ans de prison

Si les prévenus ne comparaissent pas lors de la première audience du procès fixée au Vatican dans la matinée du 24 novembre, ils seront jugés par contumace, précise le décret. Convoqué le 18 novembre dernier dans le cadre de l’enquête préliminaire, Gianluigi Nuzzi avait refusé de s’y présenter. Les cinq personnes poursuivies seront jugées par le président du tribunal de l’Etat de la Cité du Vatican, Giuseppe Dalla Torre et deux juges assesseurs. Les avocats ont jusqu’au 28 novembre pour présenter les preuves en faveur de la défense.

Le procès s’appuie sur une législation vaticane datant de juillet 2013, soit un an après la première ›affaire Vatileaks’ qui avait vu l’implication du majordome de Benoît XVI. Selon la Loi n°9 de l’Etat de la Cité du Vatican, «quiconque se procure de manière illégitime ou révèle des informations ou des documents dont la diffusion est interdite, est passible d’une peine de prison allant de six mois à deux ans, ou d’une amende allant de 1’000 à 5’000 euros». Dans le cas de documents concernant «les intérêts fondamentaux ou les rapports diplomatiques du Saint-Siège», la peine encourue est de quatre à huit ans de prison, précise encore l’article 116 bis au rang des «délits contre la sécurité de l’Etat». (apic/imedia/ak/mp)

L'Etat du Vatican possède des statistiques étonnantes
22 novembre 2015 | 12:08
par Maurice Page
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