Kamil Jarzembowski, témoin clé de l’affaire, a témoigné contre Gabriele Martinelli | © Vatican Media
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Vatican: un témoin du procès du séminaire charge le Père Martinelli

Kamil Jarzembowski, ancien élève du petit séminaire Saint-Pie X, a accusé son ancien camarade Gabriele Martinelli d’avoir agressé la victime présumée «des dizaines de fois», lors d’une séance au tribunal du Vatican le 26 mars 2021. La justice du petit État a aussi auditionné Mgr Vittorio Lanzani, qui a été vicaire du cardinal Angelo Comastri, archiprêtre émérite de la Basilique Saint-Pierre.

Le tribunal a auditionné deux nouveaux témoins à l’occasion de cette huitième séance du procès Martinelli-Radice, qui porte sur une potentielle agression commise par un élève – Gabriele Martinelli, devenu prêtre depuis – sur un de ses camarades au sein du petit séminaire Saint-Pie X au Vatican. La responsabilité du directeur du séminaire à l’époque des faits, le Père Enrico Radice, est aussi mise en cause.

Kamil Jarzembowski, témoin clé de l’affaire – c’est lui qui l’avait sortie dans les médias italiens en 2019 – a été le premier entendu. Le Polonais assure avoir vu «des dizaines de fois» Gabriele Martinelli s’en prendre à la victime présumée. En échange, déclare-t-il, la victime présumée avait le droit de servir la messe du pape, par exemple celle de l’intronisation du pape François. 

Il déclare avoir été renvoyé du Petit séminaire après avoir apporté son témoignage à Mgr Lanzani et au cardinal Comastri contre les Père Martinelli et Radice. Il dit avoir aussi alerté l’évêque de Côme, Mgr Diego Coletti, ainsi que le cardinal Beniamino Stella, préfet de la Congrégation pour le Clergé. 

Dans ce courrier électronique, il avait écrit que Gabriele Martinelli et la victime présumée avaient «un désir effréné d’assouvir leur libido». Il est revenu sur ce point pendant l’audience, estimant s’être trompé à l’époque, et considérant que la victime n’était pas consentante.

Le rôle du cardinal Comastri précisé

Mgr Lanzani déplore pour sa part la direction «excessivement personnelle» exercée par le Père Radice sur le petit séminaire. Il «ne partageait ses choix avec personne», affirme-t-il.

De plus, déclare le prélat, Gabriele Martinelli «bénéficiait d’un large crédit auprès de Radice et suscitait le mécontentement et la jalousie des autres garçons». Il dit avoir constaté «des querelles internes entre les enfants de chœur» à propos des responsabilités, mais dit ne s’être jamais impliqué.

Il affirme avoir appris tout de l’affaire concernant la victime présumée et Gabriele Martinelli par Kamil Jarzembowski, à qui il a conseillé d’en parler au cardinal Comastri. Plus tard, c’est à la victime qu’il a conseillé de témoigner auprès de celui qui était alors archiprêtre de la basilique Saint-Pierre. Cependant, explique-t-il, s’il était alors clair pour lui qu’il était question «d’activité sexuelle», il dit ignorer qu’il y avait eu de la violence. 

Selon Lanzani, son ancien supérieur aurait recueilli les témoignages et appelé le substitut de la Secrétairerie d’État, à l’époque Mgr Angelo Becciu, pour lui demander d’écarter Martinelli et de remplacer le recteur Radice. Le cardinal Comastri aurait aussi suggéré à l’évêque de Côme, Monseigneur Diego Coletti, d’ouvrir une enquête. Dans les faits, Don Enrico Radice a été remplacé en septembre 2014. Gabriele Martinelli est pour sa part resté au Vatican jusqu’en 2012.

Lors de la prochaine audience, le 14 avril 2021, devraient paraître Don Angelo Magistrelli, actuel recteur du petit séminaire, Don Enzo Magistrelli, ancien président de l’Istituto San’Apollinare, le lycée affilié au petit séminaire, et Don Luigi Portarulo, ancien membre du petit séminaire et enseignant dans le même lycée. (cath.ch/imedia/cd/bh)

Kamil Jarzembowski, témoin clé de l’affaire, a témoigné contre Gabriele Martinelli | © Vatican Media
28 mars 2021 | 09:47
par I.MEDIA
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