Valais: un père incestueux livrait ses enfants au prêtre
Le journal valaisan Le Nouvelliste a pu obtenir des détails de l’enquête pénale concernant un prêtre du diocèse de Sion renvoyé de l’état clérical pour abus sexuel sur mineur. Les recherches pointent la complicité du père des victimes, dans des faits d’une extrême gravité.
En octobre 2023, un curé valaisan était renvoyé de l’état clérical en rapport à des accusations d’abus sexuels sur mineurs. Un fait rare – inédit même – dans l’histoire du diocèse de Sion, note Le Nouvelliste du 6 janvier 2024. Le quotidien a eu accès à des éléments du dossier d’enquête menée par la police valaisanne et le Ministère public.
Le journal cite des passages particulièrement sordides du document, qui caractérisent des viols: «Le prêtre est entré dans la pièce avec le papa et le petit frère. Le géniteur s’est assis au pied du lit dans lequel sa fillette était allongée. Son petit frère se tenait à côté du lit et devait observer comment le curé pénétrait la fille. Lorsque l’homme d’Eglise a eu fini, il a demandé au garçonnet d’avoir également des relations sexuelles avec sa sœur.»
Le père était l’amant du prêtre
L’affaire implique le père comme second agresseur. Le frère et la sœur étaient mineurs au moment des faits, qui se sont déroulés sur une longue période, de la fin des années 1970 au début des années 1990.
Le père entretenait depuis longtemps une relation homosexuelle avec l’homme d’Eglise, qui était un ami d’enfance. Lorsque son amant a fondé une famille, le curé est resté proche de la famille. Ce dernier s’en serait pris au garçon dès ses trois ans. Selon le père de famille, le prêtre l’encourageait à s’en prendre sexuellement à ses enfants.
Affaire prescrite
Cette affaire, désormais close, faisait partie des dix-neuf dossiers valaisans répertoriés depuis 2015 dans le cadre du projet pilote sur les abus sexuels au sein de l’Eglise en suisse, mandatée par cette dernière, et publiée en septembre 2023.
L’enquête pénale a été ouverte en 2018, suite à la dénonciation contre le prêtre de Mgr Jean-Marie Lovey, évêque de Sion. Si l’enquête pénale qui s’en est suivie a permis de déterminer les faits, ces derniers étaient prescrits, et l’ordonnance pénale a rendu un non-lieu. Une enquête canonique a été menée en parallèle qui a mené au renvoi du prêtre de l’état clérical. Le diocèse exige que le prêtre indemnise les victimes.
A noter que l’enquête n’a pas permis d’identifier d’autres victimes. (cath.ch/nouvelliste/ag/arch/rz)