Valais: les 'Christmas box' ont fait un carton
Plus de 1’700 ‘Christmas box’ ont été distribuées durant la période de Noël dans le Valais francophone. Un succès inattendu pour cette démarche de cadeaux spontanés aux personnes dans le besoin, pour laquelle la Maison de la diaconie à Sion a été une cheville ouvrière.
«Pendant quelques jours, le Verso l’Alto est devenu une usine du Père Noël», s’amuse Joëlle Carron. La responsable de la Maison de la diaconie de Sion, dont le Verso l’Alto est le café-restaurant, a été plus qu’étonnée par l’ampleur qu’a prise par la démarche.
Initialement, il s’agissait d’une action prévue au niveau de la troupe des scouts d’Europe du Valais central. Deux jeunes membres du groupe, Gauthier (22 ans) et Martin (17 ans), ont eu l’idée de réaliser une version locale de la ‘Shoe box’ en Belgique. Le concept consiste à inviter particuliers ou entreprises à garnir une boîte à chaussures ou autre carton, principalement avec des denrées non périssables, afin de les offrir pour Noël aux personnes les plus nécessiteuses de la société. Un appel était aussi lancé à l’aménagement de dépôts, où les personnes peuvent venir chercher les box.
Bonne volonté au-delà de l’Eglise
«Nous avons été très étonnés de recevoir des dizaines de mails de téléphones et autres réponses spontanées», assure Joëlle Carron. Ce sont finalement 25 centres de dépôts qui ont été ouverts en une dizaine de jours dans tout le Valais francophone. La Maison de la diaconie a joué le rôle de «centrale de distribution». Les principaux relais ont été créés dans des paroisses valaisannes. Mais des dépôts ont également été aménagés dans des endroits n’ayant pas de lien avec l’Eglise, tels qu’une chocolaterie, une école ou encore des maisons ou des garages privés. «L’action a interpellé bien au-delà du cadre de l’Eglise, vers de nombreuses personnes de bonne volonté», s’enthousiasme la responsable de la Maison de la diaconie. Beaucoup de boîtes ont aussi transité par diverses associations caritatives du Valais.
Les donateurs de ‘box’ étaient invités à enrichir le contenu des cartons, avec de la nourriture plus élaborée, des signes d’attentions ou des cadeaux en tout genre. «Un petit garçon m’a dit qu’il y avait mis son jouet préféré», note Pascal Tornay. Le diacre a assuré le relais de la démarche à Bovernier, à côté de Martigny. Beaucoup de boîtes contenaient aussi des mots d’encouragement et de vœux. Les organisateurs ont été émus de voir que nombre de participants s’étaient donné beaucoup de mal pour réaliser de magnifiques emballages et richement garnir les boîtes.
Il a aussi été étonné de recevoir plus de 80 colis, dans une commune plutôt petite. A Martigny, les personnes qui ont bénéficié des ‘box’ étaient surtout issues de l’immigration précise-t-il. Ailleurs, ce sont aussi des personnes résidentes mais marginalisées ou seules qui ont eu la joie de recevoir les boîtes.
Recréer du lien
Le point commun de la démarche a été la joie, précise le diacre. Autant chez les donateurs que chez les récipiendaires. «J’ai vu des visages où l’on pouvait lire une intense émotion».
Pour Joëlle Carron, les ‘Christmas box’ ont surtout été un moyen de remettre du lien et de l’espoir dans une période marquée par la peur et l’isolement provoqués par la pandémie. Le succès de la démarche a démontré que la braise de la solidarité et de la charité couvait toujours sous la cendre de la crise sanitaire. Plus de 20 personnes se sont ainsi spontanément portées volontaires pour soutenir l’action. «Si on donne aux gens, la possibilité d’aider leur prochain, ils la prennent», souligne Pascal Tornay. (cath.ch/rz)