USA: Le Saint-Siège appelle à un «débat serein» sur la communion

La Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) appelle à la prudence les prélats américains qui ont annoncé vouloir délibérer de la possibilité de refuser la communion à des personnalités publiquement engagées en faveur de mesures condamnées par l’Église, telles que l’avortement ou l’euthanasie. 

Un «débat serein et approfondi» sur la cohérence eucharistique: c’est ce que demande, dans une lettre adressée à Mgr Jose Gomez, président de la conférence des évêques des États-Unis (USCCB), le cardinal Luis Ladaria Ferrer, préfet de la CDF.

La missive, datée du 7 mai 2021, est une réponse à l’envoi par l’USCCB d’une lettre prévenant la CDF de la volonté des évêques d’organiser dans les prochains mois ce débat. La lettre souligne en outre que la proposition d’organiser un débat avait en premier lieu été évoquée par la CDF lors des visites ad limina des évêques américains à Rome entre 2019 et 2020.

S’il elle venait à être adoptée – la Conférence des évêques d’Amérique latine l’a fait en 2007 – la cohérence eucharistique pourrait concerner l’actuel président américain catholique Joe Biden. Fortement évoquée depuis l’élection du démocrate – qui se dit personnellement opposé à l’avortement mais «pro-choix» – la possibilité de lui refuser l’Eucharistie a été la source de nombreux débats au sein de l’Église catholique aux États-Unis.

Un risque mis en avant par le cardinal Ladaria qui souligne que leurs discussion pourrait devenir «une source de discorde plutôt que d’unité au sein de l’épiscopat et de l’Église dans son ensemble». Le préfet de la CDF demande dès lors aux évêques américains de mettre en œuvre «tous les efforts» pour «préserver l’unité de l’Église». 

Le cardinal espagnol déclare en outre que le débat sur la cohérence eucharistique entre les évêques serait plus opportun s’il portait sur «la capacité de recevoir la sainte communion de la part de tous les fidèles» et non seulement pour les hommes politiques. De plus il leur rappelle que donner l’impression que l’avortement et l’euthanasie sont «les seules questions graves de l’enseignement moral et social catholique serait trompeur». 

Enfin, le cardinal Ladaria rappelle qu’au niveau national, seul l’évêque du diocèse de la personne concernée – et non sa conférence épiscopale – peut décider de lui refuser l’Eucharistie. (cath.ch/imedia/cd/gr)