Neuchâtel: La Genèse approchée depuis le paradis de Vaumarcus
Une visite au camp biblique œcuménique
Vaumarcus, 7 juillet 2011 (Apic) Le camp biblique œcuménique de Vaumarcus ou CBOV pour les habitués (prononcer «kbeuve») se déroule du 3 au 9 juillet 2011, sur les hauteurs du lac de Neuchâtel. Un cadre naturel somptueux, devenu depuis plus de soixante ans un lieu privilégié de l’œcuménisme en Suisse romande. Non seulement l’on y lit la Bible, mais l’on y vit la Parole.
Avec 171 participants, le camp de Vaumarcus bat son plein. Son originalité se situe dans une pluralité d’approches du texte biblique. Chacun s’inscrit dans un atelier de son goût, pour découvrir et approfondir le thème de la semaine, cette année la Création. Théâtre, gravure, conte, photographie, théologie, land’art, méditation & matériaux, sport sont autant de moyens de laisser résonner en soi la Parole de Dieu. Le regroupement en atelier favorise aussi les discussions et les amitiés.
Laurence Berlot, pasteure, fréquente le camp depuis plus de trente ans: «ici, à Vaumarcus, on va tout de suite dans nos profondeurs; on ne peut pas se permettre d’être superficiel. Il y a de vraies amitiés; un coeur à coeur est possible.»
Une méthode participative
Tous les âges ou presque peuvent venir à Vaumarcus. Des activités sont proposées aux enfants dès trois ans, et en 2011, la doyenne Liliane affiche 92 printemps. Il importe que les générations puissent vivre ensemble et entrer en dialogue.
Laurence Berlot explique combien le CBOV a ancré en elle l’amour du texte biblique. Il y a ici une mise en pratique de la Parole par des techniques créatives, des animations actives et interactives. En ce sens, les méthodes mises en œuvre répondent aux recommandations de la fondatrice du camp, la théologienne Suzanne de Diétrich: «Le travail biblique n’est fructueux pour les individus et pour l’érection de la paroisse que si l’attitude prise n’est pas celle du spectateur mais de la décision personnelle.»
Les ateliers du matin, les célébrations, les flashs théologiques drôles et dynamiques, les temps de discussions, les soirées festives avec danses, jeux, cabarets, les chants et la musique, les temps libres, mais aussi une expertise théologique; tout contribue à approcher la Bible d’une manière vivante et enthousiasmante.
Un lieu et une histoire exceptionnels
Pour Laurence Berlot, française résidant à Beauvais, le CBOV est une très longue histoire. Elle le découvre pour la première fois à 17 ans, en 1980. Depuis, elle n’a manqué que quatre fois le camp annuel et participe activement à sa préparation. Elle lui doit en partie sa vocation biblique et pastorale. Elle lui a même consacré son travail de diplôme en théologie, découvrant sa riche et longue histoire qui remonte à la première guerre mondiale.
Durant les événements tragiques qui secouèrent l’Europe au début du XXe siècle, les Unions Chrétiennes de Jeunes Gens (UCJG dénomination des YMCA en France, en Belgique et en Suisse romande) trouvèrent en Vaumarcus un lieu de rassemblement idéal. Le premier camp des UCJG se déroula en 1915. Avec les années et les succès, il quitta le château de Vaumarcus, trop petit, pour l’emplacement actuel qu’il fallut aménager. C’est en 1943 que le camp biblique vit le jour, sous l’impulsion de la théologienne réformée Suzanne de Diétrich, avec l’aide du Professeur Pierre Bonnard, bibliste doué d’un excellent sens pédagogique. Il s’agissait de former les cadres des autres camps des UCJG. Cependant, l’œcuménisme tenait une place de choix. Mais ce n’est qu’à partir de 1971 que des exégètes catholiques rejoindront l’équipe théologique du camp, le temps nécessaire au concile Vatican II de réveiller les mentalités.
Encadré:
Informations à venir sur : www.cbov.ch. (apic/pf/ggc)