Une plaque tournante de l’information catholique disparaît
Suisse romande : Le bimensuel officiel catholique «Evangile et Mission» cesse de paraître
Fribourg, 5 décembre 2012 (Apic) Après 140 ans au service de l’information ecclésiale en Suisse romande, «Evangile et Mission» (E+M), le bimensuel du diocèses de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), de la partie francophone du diocèse de Bâle, et de l’Abbaye de Saint-Maurice, cesse de paraître. Son dernier numéro daté du 5 décembre 2012 revient sur cette aventure et son épilogue douloureux. Pour sa rédactrice en chef Véronique Benz la disparition de cette ’plaque tournante’ de l’information est une perte indéniable pour les catholiques romands.
La disparition d»’Evangile et Mission», qui tirait à 1’600 exemplaires, signifie le licenciement de trois personnes, pour 1,6% poste, ainsi que deux collaborateurs externes. La décision de fermeture a été prise en mars 2012 après une année de sursis accordée par le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg. L’évêché a évoqué des raisons essentiellement financières ainsi que la volonté de mettre l’accent sur les médias électroniques et cantonaux. A fin 2010 déjà, la Conférence des ordinaires romands (COR) avait décidé de lâcher son bulletin officiel pour la fin 2011. Dans l’attente de la nomination de son nouvel évêque, le diocèse de LGF, avec le soutien du diocèse de Bâle et de l’Abbaye de St-Maurice, avait alors accepté de prolonger la parution jusqu’à fin 2012 et décidé de mener une réflexion sur l’avenir de sa communication.
Les Eglises cantonales pas intéressées au maintien
Pour Véronique Benz, rédactrice en chef, la perte d»’Evangile et Mission» en tant que plaque tournante de l’information ne sera que difficilement compensée. ” J’ai reçu ces derniers temps de nombreuses questions d’institution romandes ou nationales me demandant comment à l’avenir elles pourraient diffuser leurs informations à l’ensemble de la Suisse romande. Les feuilles diocésaines ou les médias des Eglises cantonales ne reprendront pas forcément toutes les informations qui paraissaient dans E+M. Paradoxalement, la circulation de l’information entre cantons et entre diocèses sera réduite. Malheureusement les Eglises cantonales, hormis Fribourg, n’étaient pas intéressées non plus au maintien d’»Evangile et Mission». Aujourd’hui elles sont contraintes de développer chacune leur propre organe d’information. «Ce qui demandera des moyens supplémentaires», déplore Véronique Benz. Les propositions de la rédaction d’augmenter légèrement le prix de l’abonnement à l’occasion du passage à la couleur ou de rendre l’abonnement ’obligatoire’ pour tous les agents pastoraux n’ont pas été retenues. «Le revenu des abonnements couvrait ces dernières années les frais d’impression et d’envoi, explique la rédactrice en chef. Le personnel de la rédaction étant pris en charge par les diocèses.»
Une revue née à l’époque du Kulturkampf
«La Semaine catholique» est née au Jura en 1872, dans le contexte difficile du Kulturkampf. Elle est publiée sous les auspices du Pius-Verein (Association catholique suisse Pie IX). Son but est de «présenter la foi catholique dans son intégrité, promouvoir la vie liturgique et spirituelle, développer l’esprit de fidélité au passé religieux du Jura». La publication se répand rapidement dans l’ensemble de la Suisse romande. En 1875, elle devient «La Semaine catholique – Lectures du Dimanche», et l’année suivante, elle prend l’appellation de «Semaine catholique de la Suisse».
Dès 1879, l’impression du bulletin se fait à Fribourg, à l’Œuvre Saint-Paul que dirige son fondateur, le chanoine Schorderet. En janvier 1914, après consultation de son Synode diocésain, Mgr André-Maurice Bovet, évêque de Lausanne et Genève, adopte la revue comme organe officiel de son diocèse. La publication devient «La Semaine catholique de la Suisse française – Organe du diocèse de Lausanne et Genève».
En 1951, Mgr von Streng, évêque de Bâle, adopte l’hebdomadaire comme organe officiel pour la partie francophone de son diocèse. En janvier 1972, après une réflexion sur l’identité de l’hebdomadaire à la lumière de Vatican II, «La Semaine catholique» change de format et de nom. Elle devient «Evangile et Mission». Dans la continuité avec le passé, le bulletin conserve en sous-titre «Semaine catholique en Romandie».
Le diocèse de Sion, le 7 février 1974, décide d’adopter «Evangile et Mission» comme organe officiel pour ce diocèse. Le premier correspondant est l’abbé Norbert Brunner, alors chancelier. En 1981, la revue abandonne le sous-titre qui la relie à son passé – «La Semaine catholique en Romandie» pour celui d’»Hebdomadaire romand pour les diocèses de Lausanne, Genève et Fribourg, de Bâle et de Sion». En septembre 2000, l’hebdomadaire devient un bimensuel. (apic/be)
Garder le fil de l’actualité grâce à cath.ch et à l’Apic
Suite à la disparition d’E+M, les personnes intéressées à disposer de nouvelles religieuses en continu en provenance de Suisse, du monde et du Vatican peuvent souscrire un abonnement lecteur auprès de l’Agence de presse internationale catholique Apic (www.kipa-apic.ch). Le site de l’Eglise catholique en Suisse romande www.cath.ch offre également quotidiennement une sélection des nouvelles de l’Apic.
Pour que l’information circule, le service diocésain de l’information de LGF rappelle la nécessité que les nouvelles remontent de la base, des paroisses, mouvements ou institutions vers les divers services d’information chargés de les diffuser plus largement. Les responsables de communautés et les organisateurs de manifestations sont invités à prendre l’habitude de contacter systématiquement l’Apic, cath.ch ou le service d’information du diocèse ou de leur canton. (apic/em/mp)
