L'église de Guin au coeur du diocèse de LGF
Fribourg, 31 mars 2015 (Apic) La paroisse de Guin, de la minorité alémanique du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF) a accueilli, le 31 mars 2015, la célébration de la messe chrismale. Mgr Charles Morerod a invité prêtres et laïcs à vivre les 7 sacrements «avec les 5 sens».
Alors que d’ordinaire, la cathédrale de Fribourg accueille cette célébration phare du diocèse en alternance avec les basiliques de Lausanne, Genève et Neuchâtel, cette année le conseil épiscopal a porté son choix sur la plus grande commune de la partie alémanique du canton de Fribourg. Plus de 450 fidèles étaient réunis dans l’église de Guin (Düdingen), dont 130 prêtres, 10 diacres et une centaine d’agents pastoraux laïcs, selon les indications du vicariat épiscopal alémanique.
Mgr Morerod était notamment entouré de ses deux évêques auxiliaires, Mgr Pierre Farine et Mgr Alain de Raemy, de son vicaire général, de l’ensemble des vicaires épiscopaux, du Père Abbé de Hauterive et des chanoines de la Cathédrale Saint-Nicolas.
L’huile, expression de la bonne odeur du Christ
Dans son homélie prononcée en allemand puis en français, l’évêque de Lausanne, Genève et Fribourg a souligné le caractère étrange de la situation: un cortège, des messieurs bizarrement accoutrés et des huiles qui seront bénites. «Que font-ils avec ça? Serait-ce une forme de paganisme?, auraient pu se demander des passants peu initiés», a-t-il souligné. «Et pourtant, nous sommes au cœur de la foi chrétienne. Car notre foi se perçoit avec tous les sens. L’huile est l’expression de la bonne odeur du Christ», a lancé Mgr Morerod, qui a invité l’assemblée à devenir toujours davantage «une manifestation de la présence efficace de Dieu». «Le Christ lui-même a utilisé ce qui était à sa disposition, de la boue ou de l’huile, pour manifester l’action de Dieu. A travers l’onction d’huile que nous effectuons, c’est donc le Christ lui-même qui touche le malade ou le fidèle qui la reçoit. C’est pourquoi les 7 sacrements vécus avec nos 5 sens, mais aussi toutes nos actions, sont destinés à devenir des signes de l’émerveillement de Dieu pour chacune et chacun de nous», a affirmé l’évêque du diocèse.
Après l’homélie les prêtres ont renouvelé en choeur leurs promesses sacerdotales. Puis ce fut au tour des diacres et des agents pastoraux laïcs de réitérer leur engagement au service de l’Eglise et de leur évêque.
Mgr Morerod a ensuite accueilli les huiles, amenées depuis le fond de l’église en trois cortèges. Il a consacré le saint chrême, une huile qui servira dès la veillée de Pâques et tout au long de l’année pour les sacrements du baptême, de la confirmation et de l’ordre. Il a également consacré l’huile des catéchumènes et l’huile utilisée dans la célébration du sacrement des malades.
Célébration bilingue
Les participants ont été accueillis dans l’église de Guin par le vicaire épiscopal pour la partie alémanique du diocèse, le prêtre gruyérien Nicolas Glasson. Ce dernier a exprimé sa joie d’accueillir dans la région qui lui est confiée cette célébration avec laquelle «s’ouvrent les festivités qui se trouvent au cœur de la foi chrétienne: la passion, la mort et la résurrection du Christ».
En organisant habituellement cette célébration à la cathédrale et dans les basiliques du diocèse, «nous nous sommes aperçus que les alémaniques se sentaient moins pris en compte», a souligné Marianne Pohl-Henzen, adjointe du vicaire épiscopal pour la partie germanophone du diocèse, dans le communiqué annonçant la messe chrismale. C’est pourquoi le vicariat épiscopal alémanique a proposé au conseil épiscopal de célébrer une fois cette messe spéciale dans le «Deutschfreiburg», ce que le conseil épiscopal a accepté.
Les fidèles alémaniques, venus en nombre, ont ainsi pu vivre une célébration marquée par le bilinguisme, notamment dans les prières, les lectures bibliques, les messages et les chants, entonnés par la Cécilienne de Düdingen et accompagnés par l’organiste Regula Roggo. (apic/bb)