La chanson du groupe REM "Losing My Religion" était-elle le reflet de la déchristianisation massive en Occident?
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Une nouvelle étude confirme la déchristianisation massive en Europe

Une large étude internationale de l’institut américain Pew Research Center révèle qu’au moins 20% des adultes ont quitté la religion dans laquelle ils ont été élevés. Le christianisme en Europe fait particulièrement les frais de ce phénomène.

En 1991, le groupe de rock américain REM sortait Losing My Religion. Un tube qui apparaît aujourd’hui comme prophétique face à la tendance mise au jour dans le monde par l’étude du Pew Research Center publiée le 26 mars 2025.

L’institut basé aux États-Unis a examiné les taux de changement de la religion dans 36 pays de la région Asie-Pacifique, d’Europe, d’Amérique latine, de la région Moyen-Orient-Afrique du Nord, d’Amérique du Nord et d’Afrique subsaharienne. Le Pew Research Center a interrogé entre 2023 et 2024 36’908 adultes aux États-Unis et 41’503 adultes ailleurs dans le monde.

Les pays de tradition catholique les plus touchés

L’une des données les plus frappantes concerne le ratio, dans certaines régions d’Europe, entre les personnes ayant quitté le christianisme (qu’elles aient ou non adopté une autre tradition religieuse) et celles qui l’ont rejoint. Les graphiques révèlent une désaffiliation massive sur le vieux continent, qui touche particulièrement les pays avec une forte culture catholique, telles que l’Italie ou la Pologne.

Le ratio d’entrée/sortie est le plus élevé pour l’Italie (28,4 personnes ont quitté le christianisme pour 1 personne qui y a adhéré). Le chiffre est de 19,7 pour 1 en Allemagne, 15,8 pour 1 en France, 12,4 pour 1 en Pologne, 12,2 pour 1 en Espagne (la Suisse n’a pas été incluse dans l’étude). Proportionnellement à la population, les pertes ont été les plus sévères en Espagne. Une exception majeure concerne la Hongrie, le seul pays d’Europe à posséder un ratio positif (2 arrivées pour un départ).

Si certaines de ces personnes rejoignent une autre religion, la majorité d’entre elles intègrent le groupe des ‘non affiliés’, agnostiques ou athées.

Bouddhisme boudé

Le Pew Research Center précise que les tendances observées ne diffèrent pas ou peu en fonction de l’âge, du niveau d’éducation ou du sexe dans la plupart des pays étudiés. Sans surprise la désaffiliation à la religion dans son ensemble est davantage une tendance chez les jeunes.

Ailleurs qu’en Europe, seuls quelques pays voient davantage de personnes adhérer au christianisme que le quitter, même si le ratio en ce sens n’est pas très élevé. C’est le cas des Philippines (1,5 arrivée pour 1 départ), le Ghana (1,6 pour 1), la Hongrie, le Sri Lanka (2,6 pour 1) et Singapour (3,2 pour 1).

Le bouddhisme a également connu des «taux relativement élevés» de départs. Le taux de «rétention» de l’islam, du judaïsme et de l’hindouisme est considéré comme très élevé. Bien que le nombre d’affiliations à ces religions reste également faible.

À noter que l’étude ne s’est pas penchée sur les mouvements aux niveaux des groupes confessionnels. (cath.ch/ncr/arch/rz)

La chanson du groupe REM «Losing My Religion» était-elle le reflet de la déchristianisation massive en Occident?
27 mars 2025 | 10:53
par Raphaël Zbinden
Temps de lecture : env. 2  min.
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