Rome: Le cardinal Poupard aura 80 ans le 30 août
Une figure emblématique de la curie romaine
Rome, 27 août 2010 (Apic) Le cardinal français Paul Poupard, figure emblématique de la curie romaine où il a présidé pendant près de 20 ans le Conseil pontifical de la culture, aura 80 ans le 30 août 2010. A compter de cette date, le prélat qui fut aussi brièvement à la tête du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux ne fera donc plus partie des cardinaux électeurs en cas de conclave.
Celui qui fut longtemps le ›ministre de la culture’ du Vatican, est à la retraite depuis septembre 2007. Pour autant, homme affable et affectueux, le haut prélat demeure actif, en particulier au sein de la ›fondation cardinal Poupard’ créée afin de poursuivre son œuvre en matière d’éthique et de dialogue interculturel et religieux. Mais, passés 80 ans, il ne sera désormais plus membre des dicastères de la curie où il était encore présent : la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, la Congrégation pour l’éducation catholique, ainsi que le Conseil pontifical pour les laïcs et celui pour la promotion de l’unité des chrétiens.
Dès lors que le cardinal Poupard aura fêté ses 80 ans, le collège des cardinaux comptera 106 électeurs, sur 179 membres au total. D’ici mi-novembre 2010, 5 autres cardinaux atteindront également l’âge de 80 ans. C’est durant l’automne 2010, ou bien début 2011, que Benoît XVI devrait convoquer un consistoire pour la création de nouveaux cardinaux. Depuis le début de son pontificat, il a convoqué 2 consistoires pour la création de nouveaux cardinaux : le 24 mars 2006 et le 24 novembre 2007.
A Rome puis à la ›Catho’ de Paris
Né le 30 août 1930 dans une famille de vignerons à Bouzillé, dans le diocèse d’Angers (France), Paul Poupard a étudié au petit séminaire de Beaupréau et à la faculté de l’Université catholique de l’Ouest. Docteur en théologie et en histoire, diplômé de l’Ecole pratique des hautes études (Paris), il a été ordonné prêtre en décembre 1954, et a commencé son ministère dans l’enseignement.
Professeur de lettres puis aumônier d’étudiants en 1957, un ministère paroissial à Paris lui est confié en 1958. Un an plus tard, il est appelé à Rome pour travailler à la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège. En 1962 et 1963, il enseigne à nouveau dans un collège en France avant de revenir à Rome, à la Secrétairerie d’Etat. Lors de ce séjour romain, il exerce aussi la fonction d’aumônier au sein de l’école française Saint-Dominique.
En 1971, Mgr Poupard est nommé recteur de l’Institut catholique de Paris, poste qu’il occupera pendant près de 10 ans. Entre-temps, en 1979, il est nommé évêque auxiliaire de Paris. Aux côtés du cardinal Marty, c’est dans le cadre de cette fonction qu’il accueille Jean Paul II lors de sa première visite en France, le 1er juin 1980. 15 jours après cette visite, Mgr Poupard est rappelé à Rome afin d’assumer, à la demande du pape, la fonction de pro-président, puis de président, du Secrétariat pour les non-croyants.
Retour à Rome
En mai 1982, Jean Paul II le nomme secrétaire du tout nouveau Conseil pontifical de la culture, qui fusionnera en 1993 avec le Secrétariat pour les non-croyants. Entre-temps, en mai 1985, il est créé cardinal. En 1988, il prend la tête du Conseil pontifical de la culture.
En août 2005, à l’âge de 75 ans, il avait présenté sa démission, comme le veut le droit canonique. Mais Benoît XVI l’avait reconduit dans ses fonctions. En mars 2006, le pape avait même temporairement unifié les présidences des Conseils pontificaux pour le dialogue interreligieux et pour la culture, avec le cardinal français à leur tête.
En 2007, la présidence du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux sera confiée au cardinal français Jean-Louis Tauran et celle du Conseil pontifical pour la culture à l’Italien Mgr Gianfranco Ravasi.
En marge de ces responsabilités, le cardinal Poupard a été président de la commission d’études chargée de réexaminer l’affaire Galilée (1564-1642). En octobre 1992, le cardinal français a ensuite rendu compte devant Jean Paul II de la recherche interdisciplinaire menée durant 11 ans sur les difficiles relations entre Galilée et l’Eglise.
Le prélat français a également été l’un des 3 présidents délégués pour le Synode pour l’Europe d’octobre 1999. Il est en outre l’auteur de très nombreux ouvrages, dont plusieurs sur le Vatican, le pape, l’Eglise et la culture. Ces livres comptent parmi les milliers que contient l’impressionnante bibliothèque de son appartement situé dans le quartier romain du Trastevere et dont il aime particulièrement faire profiter tous ses visiteurs.
Ce fils de vigneron angevin demeure reconnu au Vatican pour sa grande culture, mais aussi sa proximité avec Jean Paul II dont il fut longtemps le collaborateur. Les Italiens esquissent un sourire lorsque le cardinal, arrivé la première fois à Rome en 1959, parle leur langue avec son fort accent français. Le cardinal peut à juste titre s’enorgueillir de sa longévité à la tête d’un dicastère de la curie romaine. Aucun de ses collègues n’est resté en fonction aussi longtemps que lui. (apic/imedia/lb/ami/pr)