Une femme préside le synode des évêques
«Nous préparons le terrain pour des changements futurs», assure, la religieuse mexicaine Maria De Los Dolores Palencia Gómez, la première femme à avoir présidé le Synode des évêques.
« Comme un cardinal m’a dit hier : j’ai été la première femme à présider une assemblée d’évêques », s’est réjoui la religieuse mexicaine Maria De Los Dolores Palencia Gómez, lors d’un briefing au Saint-Siège le 14 octobre 2023. Nommée parmi les neuf présidents délégués au Synode sur l’avenir de l’Église – avec la Japonaise Momoko Nishimura –, c’est elle qui a siégé durant la matinée de congrégation générale du 13 octobre, ouvrant les débats sur la place de la femme dans l’Église.
« Je dois dire que cette expérience a été très touchante », a confié la religieuse de la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Lyon aux médias. Celle qui a été assise aux côtés du pape François, à la table des responsables du Secrétariat du Synode, a souligné la « coresponsabilité qui se dégage de ce Synode ». Et de saluer dans sa présidence « un symbole d’ouverture » et du désir de l’Église de mettre tout le monde « sur un pied d’égalité ».
« Le parcours que nous sommes en train de faire aide [les femmes] à être respectées dans [leur] droit de parole », a encore affirmé sœur Maria De Los Dolores Palencia Gómez. La religieuse a décrit le chemin synodal comme « un processus graduel », assurant que « petit à petit nous allons voir des changements, même s’il ne sont pas immédiats, nous préparons le terrain pour des changements futurs ». « Il faudra du temps mais nous avons déjà fait des pas importants », a-t-elle estimé.
Répondant à des questions de la presse sur la possibilité d’un accès des femmes à la prêtrise, Dom Mauro-Giuseppe Lepori, abbé général de l’Ordre des Cisterciens, a précisé que le Synode « évite d’affronter les problèmes en les détachant de leur contexte ». Ainsi, a-t-il expliqué, le thème de l’ordination des femmes n’est « pas dominant » dans les conversations, qui abordent plus largement « la place des femmes dans l’Église ». Et de préciser aussi qu’il n’avait pas été question d’ordonner des femmes prêtres mais seulement du diaconat.
Venu en fauteuil roulant participer au Synode, l’Espagnol Enrique Alarcón García, président de l’association «Frater España – Fraternidad Cristiana de Personas con Discapacidad», n’a eu de cesse d’applaudir un véritable changement de mentalité dans le regard porté sur le handicap. Auparavant, dans l’Église, « on ne nous avait jamais demandé ce qu’on vivait », a-t-il asséné, faisant état d’une « marginalisation » des personnes porteuses de handicap dans la plupart des pays du monde.
Celui qui s’est dit « habitué à être exclu », taclant au passage le « paternalisme » et « l’assistanat » qu’il a constaté dans l’Église, Enrique Alarcón GarcíaI a assuré qu’à Rome, « c’est différent ». « La hiérarchie se rend compte qu’on peut être en dialogue », a-t-il témoigné, appelant de ses vœux un « changement structurel » dans les conférences épiscopales et les paroisses.
Après leur après-midi en groupes linguistiques et thématiques, les membres du Synode ont poursuivi leurs travaux dans la matinée du 14 octobre, avant un temps de pause jusqu’à lundi 16. (cath.ch/imedia/ ak/mp)