Mauritanie: Les oulémas du pays lancent un appel pressant au pape Benoît XVI
Une famille mauritanienne est incarcérée à Madrid pour avoir marié une de leurs filles mineures
Nouakchott, 23 août 2011 (Apic) L’Association des oulémas de Mauritanie a lancé un appel au pape Benoît XVI à l’occasion des Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) de Madrid pour qu’il intercède auprès des autorités espagnoles. Les érudits musulmans ont demandé durant le week-end que le souverain pontife intervienne en faveur d’un couple mauritanien emprisonné à Madrid.
Les parents – qui sont musulmans et ont acquis la nationalité espagnole – sont incarcérés dans la capitale espagnole depuis deux ans pour avoir donné en mariage leur fille mineure, en grave violation de la législation espagnole.
Mohamed Abdellahi Moktar Salem Ould Abderrahmane purge une peine de trois ans pour ce crime, alors que la mère a été condamnée à cinq ans de prison. Son cousin, et le mari de la fille écopent, quant à eux, de 18 ans de prison ferme chacun.
Les érudits musulmans font appel au pape «pour son esprit d’humanisme et de tolérance, pour aider cette famille en ce mois de Ramadan cher à la oumma» (communauté des musulmans, ndr).
Une gamine mariée «comme au bon vieux temps»
Hamden Ould Tah, président de la Ligue des oulémas de Mauritanie, a demandé au pape, alors qu’il était encore en Espagne dans le cadre des JMJ, d’intervenir en faveur de cette famille afin qu’elle soit graciée par les dirigeants espagnols. Il précise que l’intervention du pape dans cette affaire contribuera «au rapprochement et à l’instauration de la paix et de la sécurité entre les musulmans et les chrétiens». On retrouver les communiqués de la Ligue des oulémas sur les sites «afriqueavenir.org» et «cridem.org».
L’affaire de cette famille préoccupe les Mauritaniens et plusieurs tentatives ont été menées sans succès depuis 2009 pour obtenir que les autorités espagnoles les gracient. Les milieux musulmans traditionalistes en Mauritanie écrivent que la fille fut mariée «comme au bon vieux temps» à son cousin pour la «redresser», car elle «préférait la proximité de ses amis espagnols». (apic/ibc/be)
