Une comédie parodique sur Jésus fait polémique au Brésil

La branche brésilienne de Netflix propose depuis le 3 décembre 2019 à ses abonnés un film parodique présentant un Jésus homosexuel. Dans ce pays où 86% de  la population est chrétienne, la comédie de quarante-six minutes diffusée sur Netflix a déclenché une vive polémique.

Le média Netflix célèbre l’approche de Noël en diffusant un film au goût douteux sur la vie de Jésus: La première tentation du Christ est une comédie parodique qui attaque les fondamentaux de la foi chrétienne, rapporte le quotidien français La Croix.

 «Jésus est dépeint comme un adolescent indécis concernant sa mission sur terre, explique le média chrétien local Universal. Il consomme de la drogue, a une relation homosexuelle avec le diable et croit que Dieu est son oncle». La sainte Vierge n’est pas épargnée tandis que les autres personnages sont «alcooliques, paresseux et goinfres», ajoute le média.

La comédie de quarante-six minutes a déclenché une vive polémique dans le pays qui compte dont la grande majorité des 209 millions d’habitants sont chrétiens. «Je suis en faveur de la liberté d’expression, mais cela vaut-il la peine d’attaquer la foi de 86 % de la population?», interroge ainsi sur Twitter Eduardo Bolsonaro, député fédéral et fils du président.

«Désabonnez-vous de Netflix!»

Dans une lettre ouverte, Mgr Henrique Soares, évêque de Palmares, dans l’Etat du Pernambouc (centre est du pays), dénonce ainsi un «film blasphématoire, vulgaire et irrespectueux». «Netflix nous gifle au visage, nous crache en pleine face, se moque de notre foi», accuse-t-il.

«En tant qu’évêque de l’Église, poursuit Mgr Soares, j’exhorte fortement les chrétiens à proclamer leur amour, leur foi et leur respect pour notre Seigneur Jésus-Christ. Montrez que votre amour pour lui est réel et actif, désabonnez-vous de Netflix! (…) Si vous croyez vraiment et aimez le Seigneur, il n’y a rien d’autre à faire». L’évêque de Palmares a donc lui-même résilié son abonnement à la plateforme de vidéos en streaming.

Pétition en ligne

Ces prises de position ne font toutefois pas l’unanimité. «Les groupes qui protestent maintenant contre ce qu’ils n’ont pas vu sont des exemples de l’intolérance qui empoisonne le débat politique et culturel actuel du pays, des échantillons de l’imbécilisation qui nous menace indéniablement», rétorque un éditorial du quotidien O Globo. «Après tout ce qu’il a traversé dans la vie, Jésus ne serait pas offensé qu’on se moque de lui», estime l’éditorialiste.

«Ceux qui savent, avant même de le voir, qu’ils seront offensés par le programme peuvent recourir à la forme la plus directe de censure: changer de chaîne», propose-t-il. Une pétition en ligne demandant le retrait du film a déjà dépassé le million de signataires, une semaine après son ouverture. (cath.ch/ag/bh)

16 décembre 2019 | 16:13
par Bernard Hallet
Temps de lecture : env. 2  min.
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