Une collecte pour soutenir la présence chrétienne en Terre Sainte
Dans son appel à la collecte Pro Terra Sancta (Pour la Terre Sainte) publié le 24 mars 2023, Mgr Claudio Gugerotti, préfet du dicastère pour les Églises orientales, a souligné l’accumulation de «bouleversements» au Moyen-Orient, notamment avec le tremblement de terre qui a ravagé la Turquie et la Syrie en février dernier.
Instaurée par le pape Paul VI en 1974, cette quête annuelle a pour but de développer des liens entre les chrétiens dans le monde et la Terre Sainte: 65% des sommes récoltées sont administrés par la Custodie de Terre Sainte à Jérusalem et 35% sont employés au dicastère pour les Églises orientales à Rome. La quête de 2022 a rapporté près de 8,5 millions d’euros, soit près de 3 millions d’euros de plus qu’en 2021.
Rome et la Terre Sainte, principaux bénéficiaires
Cette collecte est une des principales sources de subsistance pour les personnes travaillant à maintenir la présence chrétienne autour des lieux saints et à accueillir les pèlerins.
En 2022, c’est le Saint-Siège qui a recueilli la part la plus importante des dons: 3,7 millions d’euros ont en effet financé les œuvres «orientales» de l’Église dans la capitale italienne. Sur cette somme, 2,8 millions d’euros ont été utilisés pour la formation des séminaristes, prêtres et religieuses venant des Églises orientales de Terre Sainte, mais aussi d’Éthiopie ou du reste du Moyen-Orient, au sein de collèges romains. Et un peu moins de 900’000 euros sont allés à l’Institut pontifical oriental.
La Terre Sainte, quant à elle, a reçu environ 2,9 millions d’euros de financement en 2022. Ils ont principalement servi à financer les nombreuses écoles du Patriarcat latin de Jérusalem, l’Université de Bethléem et le secrétariat de solidarité. Parmi les autres projets financées en 2022, citons la rénovation du sanctuaire d’Ain Karem, lieu de naissance de saint Jean, l’installation de panneaux photovoltaïques au monastère sainte Catherine de Bethléem, et le fonctionnement de nombreux dispensaires et hôpitaux. Des travaux archéologiques ont aussi été menés à Gethsemani et le clocher de la basilique de la Transfiguration du mont Tabor a été renforcé.
Des terres de tradition chrétienne sous les décombres
Les pays recevant le plus d’aides après ces deux principaux bénéficiaires sont la Syrie et la Turquie, avec respectivement 297’000 euros et 228’000 euros. De nombreux centres d’assistance et des écoles sont ainsi financés en Syrie, à Alep, Latakia, Hama ou encore Damas. Mais suite au tremblement de terre de février dernier, la Syrie et la Turquie devraient recevoir cette année un appui plus prononcé.
Mgr Gugerotti s’était rendu en personne dans ces deux pays après la catastrophe. Ce tremblement de terre a été ressenti jusqu’à Jérusalem, a-t-il rapporté dans sa lettre. Il a provoqué des dégâts humains et matériels importants dans ces terres du «christianisme des origines» que sont le sud de la Turquie et la Syrie. Le préfet a mis en avant les «traditions monastiques et érémitiques» locales et les écoles théologiques «dont nous sommes tous débiteurs» même si elles ont disparu à cause des persécutions.
La quête sert aussi à financer des projets en Égypte, au Liban, en Érythrée, en Éthiopie et en Irak, et, de manière plus limitée, des activités caritatives en Iran, en Jordanie et à Chypre. (cath.ch/imedia/lb)