Une centaine de sites du patrimoine ukrainien endommagés par la guerre
Une centaine de sites du patrimoine ukrainien ont été endommagés ou totalement détruits depuis le début de l’offensive militaire russe en Ukraine le 24 février, a indiqué à l’AFP, le 13 avril 2022, Lazare Eloundou Assomo, directeur du centre du patrimoine mondial de l’Unesco.
Signataires de la convention de la Haye de 1954, l’Ukraine et la Russie ont pourtant l’obligation de protéger le patrimoine culturel en cas de conflit armé, souligne le Camerounais Lazare Eloundou Assomo. La destruction délibérée de sites marqués par l’emblème bleu et blanc de la convention peut être considérée comme un crime de guerre, rappelle-t-il.
Parmi la centaine de sites, répartis dans huit régions du pays, il y a des monuments historiques médiévaux, des ensembles de l’époque soviétique du début du 20e siècle, des églises, des cathédrales, avec des objets liturgiques uniques, des théâtres, comme celui de Marioupol, des bibliothèques et d’autres bâtiments d’archives, ou encore des monuments commémoratifs.
«C’est dramatique, c’est toute une histoire, toute une identité, qui est affectée par ces destructions. Certains de ces sites et de ces monuments mettront du temps à être reconstruits et d’autres ne pourront probablement jamais l’être», a expliqué le directeur.
Le recensement des sites endommagés se fait grâce aux informations des autorités ukrainiennes, de professionnels du patrimoine, de la presse ou encore des photos satellites de l’ONU. La transposition des diverses informations permet de confirmer l’état de dégradation des sites. Là où c’est possible, la meilleure vérification des dommages reste bien évidemment de se rendre sur le terrain.
Les sept sites classés au patrimoine mondial de l’Unesco, (concentrés à l’ouest du pays, à Odessa et en Crimée NDLR) n’ont pour l’instant pas été endommagés.
En situation de guerre, des trafics peuvent se mettre en place, c’est pour cela que l’Unesco a appelé à ce que les pays, notamment frontaliers, soient vigilants sur le patrimoine, les objets culturels, qui pourraient venir d’Ukraine, conclut Lazare Eloundou Assomo. (cath.ch/ag/mp)