Fribourg: Assemblée générale commune d’Apic/Kipa et de Catholink

Un signe visible de leur collaboration sur internet

Fribourg, 14 mai 2011 (Apic) Signe visible de la collaboration qui a pris son envol en avril 2011 : l’agence Apic / Kipa et l’association Catholink ont tenu ensemble leur assemblée générale le 13 mai 2011 chez les Sœurs de St-Paul à Fribourg. Augmentation des effectifs, mais aussi augmentation des tâches : afin de faire face à de nouveaux défis, la rédaction francophone de l’Apic a vu en octobre 2010 une hausse du nombre de ses journalistes afin d’assurer le suivi des informations sur le site internet de l’Eglise catholique en Suisse romande.

De profonds changements ont donc marqué le visage de l’Apic depuis l’année dernière. Le départ à la retraite de Pierre Rottet, en octobre, a coïncidé avec la collaboration de la rédaction francophone avec le site internet cath.ch. De ce fait, un montant supplémentaire a été attribué par la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ), qui gère le financement de la pastorale au niveau national. La rédaction francophone a ainsi pu procéder à l’engagement d’une journaliste RP à 60%, Nathalie Dupré, et de deux journalistes stagiaires à plein-temps, Aude-May Cochand et Gilles Gay-Crosier.

L’année 2010 a également été marquée par l’exposition «L’art au monastère» à la Heiliggeistkirche, située devant la gare centrale de Berne. Durant les mois de juillet et août 2010, plus de 4’000 visiteurs ont découvert les œuvres réalisées par 11 religieuses et religieux de Suisse qui ont fait l’objet d’une série de reportages de l’Apic/Kipa. Le vernissage de l’exposition, le 2 juillet, avait attiré plus de 350 personnes. Du jamais vu, de mémoire de responsables de l’église ouverte à Berne.

Comptes équilibrés

L’année financière de l’Apic s’est soldée par des comptes équilibrés. Un bénéfice d’environ 9’000 frs a été dégagé, pour des dépenses et des entrées avoisinant 1,33 million de francs. La plus grande partie des charges, soit un montant total d’un peu plus d’un million de francs, concerne les salaires des 11 journalistes oeuvrant dans les deux rédactions, la rétribution des correspondants et autres collaborateurs, ainsi que la participation aux agences partenaires.

Les revenus provenant des abonnements représentent 31% des entrées financières. La plus grande partie des dépenses, soit un montant de 900’000 frs (68,7%) est couverte par des contributions de l’Eglise catholique en Suisse (Conférence centrale catholique romaine de Suisse, Action de Carême et Collecte du Dimanche des médias).

Dans leur rapport annuel, les co-présidentes Beatrix Ledergerber-Baumer et Sabine Rüthemann ont rappelé que les nouvelles émanant de l’Eglise ne sont pas toujours bonnes (démissions de prêtres, remise en question des accords Eglise-Etat, …). «La rédaction ne peut occulter ces thèmes même si certains voudraient le lui imposer. Kipa-Apic censurée ne servirait pas l’Eglise», affirment-elles, ajoutant: «Mais il ne s’agit pas de suivre le TGV médiatique à chaque manchette de boulevard ». Elles invitent les journalistes à rester attentifs aux «thèmes présentant une Bonne Nouvelle vécue et transmise, qui transforme et libère».

Avec le départ d’Angelika Boesch, le comité sera composé durant la période 2011 – 2014 des deux co-présidentes, d’Urban Fink, Bernard Litzler, Adrian Müller, Albert Noth, Josef Osterwalder, Maurice Page et Markus Vögtlin.

Lancement du nouveau portail www.cath.ch

L’assemblée statutaire de l’Apic / Kipa a été immédiatement suivie par celle de l’association Catholink, qui gère le site internet de l’Eglise catholique en Suisse romande. De nombreuses séances ont été nécessaires, en 2010 et 2011, avec des représentants de l’Apic, de la Conférence centrale catholique romaine et du Centre catholique de Radio et Télévision notamment, afin d’assurer le lancement, le 1er avril, du nouveau portail www.cath.ch, a souligné le président Jean-Marc Zwissig. Avec l’engagement du webmaster Pascal Fessard et la collaboration de l’Apic pour la partie rédactionnelle, le site a été entièrement renouvelé et connaît un nouvel élan. « Les échos sont plutôt positifs. Nous sommes près de nos objectifs », a assuré Jean-Marc Zwissig.

Les comptes, qualifiés de « modestes » par le caissier Jean-François Journot, se soldent par un excédent de produits de 278 francs pour des charges de 72’633 francs.

Marcel Rubin a quitté sa fonction de membre du comité qu’il occupait depuis 1998. Il a été remplacé par Bernard Litzler, directeur du CCRT (Centre catholique de Radio et Télévision) et membre du comité de l’Apic.

Daniel Kosch, secrétaire général de la RKZ (Commission centrale catholique romaine) a présenté une série de défis devant lesquels se trouve l’Eglise catholique dans sa politique d’information par les médias. Il a d’abord évoqué les nombreux changements liés à l’importance de l’Eglise dans la société. Cette sensibilité de la population face aux questions religieuses est parfois difficile à saisir et demande réflexion. Daniel Kosch souhaite que l’Eglise cherche à travers les moyens de communication actuels à atteindre toujours davantage celles et ceux qui se trouvent dans ses marges.

Un autre défi est annoncé par la chute des dons enregistrés cette année lors de la Campagne de Carême. Il s’agit là, selon le secrétaire général de la RKZ, d’un pas annonciateur d’une baisse générale des contributions des fidèles à l’Eglise. Il souligne que l’image – positive ou négative – reflétée par les médias a des répercutions importantes sur la motivation et la solidarité des catholiques face à leur Eglise. Face à ces défis, beaucoup de responsables ecclésiaux ne sont pas entièrement convaincus de l’importance de la communication par les médias, regrette Daniel Kosch.

Un pôle d’excellence de l’information catholique en Romandie

Dans la partie thématique commune qui a suivi cette double assemblée, Pascal Fessard a présenté le site internet qu’il a monté avec l’aide rédactionnelle de l’Apic. Il souhaite que cath.ch devienne rapidement « un pôle d’excellence de l’information catholique en Suisse romande ». Un pointage réalisé entre le 12 avril et le 12 mai a révélé que 12’629 visites ont été effectuées durant un mois, dont 40% concernent des visiteurs réguliers. La plupart d’entre eux sont bien entendu issus de Suisse (mais pas exclusivement), avec des surprises tout de même au niveau des provenances. C’est en effet en ville de Zürich que l’on trouve le plus de visiteurs en Suisse, suivie de Lausanne, Genève, Berne et Fribourg.

Une majorité des visites (6’800) ont été effectuées par l’intermédiaire du site de recherche google. Les pages qui intéressent le plus les internautes sont celles des rubriques « Suisse » et « Vatican », ainsi que les articles « phares », réalisés lors d’événements particuliers comme la béatification de Jean Paul II.

Une communication confiée en priorité aux prêtres

L’assemblée commune s’est terminée par un exposé d’André Kolly, président de la Commission pour la communication et les médias de la Conférence des évêques suisses, sur la situation des médias religieux en Suisse romande de 1971 à nos jours. Dans les années 70, la communication était une mission importante de l’Eglise catholique, et elle n’était pratiquement confiée qu’à des personnes dignes de confiance : les prêtres. Le conférencier a ainsi pu citer une dizaine d’ecclésiastiques actifs durant les années post-conciliaires dans la presse écrite ou audio-visuelle en Romandie. « 40 ans plus tard, ils ont pratiquement disparu », a-t-il souligné. Deux raisons à cela : les prêtres se font plus rares et sont davantage sollicités en pastorale paroissiale, et cette mission est davantage confiée à des laïcs formés dans le journalisme.

D’autres évolutions ont marqué ces quatre décennies : la disparition de nombreux journaux catholiques, la mise en réseau aux niveaux international, national et régional des organisations et professionnels de la communication dans l’Eglise catholique, ainsi que la mise en place d’une communication institutionnelle. « En 1971, il n’y avait aucun attaché de presse ni chargé de communication dans les diocèses et cantons », a rappelé André Kolly. Ce sont le Concile Vatican II et le Synode 72 qui ont suscité les prises de position des évêques. Des postes de relation publique ont ainsi été créés dans les évêchés, puis dans les cantons. « La présence des attachés de presse, chargés de la communication institutionnelle, a permis aux journalistes catholiques de bénéficier de davantage de liberté rédactionnelle », a affirmé le conférencier. Le développement d’internet, depuis les années 2000, a renforcé une culture du partage médiatique, ce qui a pu faire peur à de nombreuses autorités, politiques et ecclésiales notamment.

André Kolly a rappelé à ses confrères les termes utilisés par Jean Paul II en 1984 lors de sa visite en Suisse devant l’abbé André Babel, représentant des journalistes catholiques : « Vous êtes des Pontifex ». Autrement dit, des bâtisseurs de ponts. Tout comme le souverain pontife. (apic/bb)

14 mai 2011 | 11:30
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 6  min.
Apic (12), Fribourg (616)
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