Un prix pour récompenser «les patriotes qui luttent contre l'islamisation»
Le Tessinois Giorgio Ghiringhelli, à l’origine de la loi anti-burqua, a créé le prix «Swiss Stop Islam Award» qui sera remis à l’hiver 2018. Parmi les nominés, l’activiste Saïda Keller-Messahli, présidente du Forum pour un islam progressiste, sceptique quant au bien-fondé de la démarche.
Le «Swiss Stop Islam Award» vise à honorer «les patriotes» qui s’opposent aux «nouveaux conquérants». Contacté par la Basler Zeitung, Giorgio Ghiringhelli ne se dit pas opposé aux musulmans, mais il considère l’islam comme une religion dangereuse. Selon lui, la minorité radicalisée en Suisse fait l’objet d’une grande couverture médiatique. «Le prix a pour but de créer un contrepoids», explique-t-il.
«Je rejette la diabolisation de l’islam»
Parmi les nominés: Giuseppe Gracia, porte-parole du diocèse de Coire, le conseiller national UDC Roger Köppel, Uli Windisch, rédacteur en chef du site lesobservateurs.ch, ou encore Saida Keller-Messahli fondatrice et présidente du Forum pour un islam progressiste.
Interviewée par la Basler Zeitung, cette dernière affirme qu’elle refuserait le prix, si elle l’obtenait. «Une approche critique est nécessaire de toute urgence, mais je rejette fermement la diabolisation de l’islam en tant que religion, affirme-t-elle dans le quotidien bâlois du 7 août 2018. Cette tendance est clairement perceptible dans l’annonce de ce prix, qui stipule que des personnes qui ‘luttent contre la colonisation musulmane de notre pays’ doivent être honorées. Je ne me reconnais pas dans ces mots», ajoute la journaliste et activiste des droits humains suisso-tunisienne. (cath.ch/bz/pp)
