Vicaire de Zermatt, le prêtre maronite libanais Milad Zein aide les plus démunis au Liban. | © DR
Suisse

Un prêtre libanais se mobilise pour venir en aide à son pays

Vicaire de Zermatt, le prêtre maronite libanais Milad Zein est en train de fonder une association pour secourir les plus démunis au Liban. Alors qu’il a déjà aidé des centaines de familles de la région d’Akkar, au nord du pays, les explosions qui ont ravagé Beyrouth, le 4 août 2020, ont aggravé la situation et amplifié les besoins.

Au lendemain de la catastrophe à Beyrouth, le sort du Liban est dans toutes les pensées. «Lors de la messe, ce matin à Schwarzsee, m’explique Milad Zein, prêtre maronite et vicaire de Zermatt, on a beaucoup prié pour le peuple libanais».

Lors de la double explosion qui a dévasté le centre-ville de la capitale libanaise, ce mardi 4 août 2020, un compatriote du même village que lui est décédé: «Il habitait le quartier du port, à Beyrouth, et le puissant souffle de l’explosion a décroché un plafonnier, qui lui est tombé dessus. Il a fait une hémorragie cérébrale et il a succombé, souffle-t-il. Beaucoup ont perdu leur maison et ont dû fuir Beyrouth…»

Originaire d’Akkar, une des régions les plus pauvres du pays, au nord du Liban, Milad Zein a déjà envoyé sur place de l’aide alimentaire à quelque 300 à 400 familles démunies. «Je suis en train de fonder une association, intitulée Kadmos Liban Suisse, pour venir en aide aux populations démunies et créer un lien étroit entre la Suisse et le Liban.» 

Prioriser les besoins humanitaires

Alors que l’assemblée générale constitutive aura lieu le 10 août prochain à Zermatt, le prêtre réalise vite que parmi les différents objectifs que s’est fixés l’association, il faudra dans l’immédiat prioriser les besoins humanitaires: «On va se réunir via Zoom et juste après la création de l’association, on prévoit une réunion d’urgence pour aider les blessés et les déplacés. Heureusement, glisse-t-il, les Zermattois sont très généreux et comprennent la situation de mon pays». 

Avec son association, Milad Zein envisage de travailler sur place avec différents partenaires, dont la congrégation des missionnaires libanais maronites: «Nous avons deux projets, l’un est une maison d’accueil où les familles pourraient venir prendre un repas. L’autre, dirigé par des amis prêtres, vise à s’occuper des ›Al’manssiyyeen’, les oubliés de la société, quel que soit leur confession. Ces prêtres avaient jusque-là identifié dans les villages du nord du pays quelque 80 familles, mais là, leur nombre risque d’exploser. Nous allons donc les aider durant trois mois, avec des rations alimentaires et une aide médicale».

Suite au drame, la somme récoltée jusque-là, de quelques milliers de francs, paraît dérisoire face à l’ampleur des besoins. «Au départ, nous voulions aussi exporter le savoir-faire suisse, mais dans cette situation d’urgence, nous allons prioritairement nous concentrer sur les besoins humanitaires.» (cath.ch/cp)

Sécurité alimentaire compromise
Suite à la double explosion qui a ravagé Beyrouth mardi 4 août et fait une centaine de morts, plus de 4’000 blessés et 300’000 Beyrouthins sans domicile fixe, les silos, qu’on distingue nettement sur les images du port dévasté, ont été gravement détruits par les déflagrations. Ils contenaient d’importantes quantités de farine et de grains qui pourraient venir à manquer à très court terme. Près de 60% des importations du Liban transitent par ce port, l’un des plus importants de la Méditerranée orientale. L’inflation des produits alimentaires de base avait déjà grimpé en flèche au Liban, touché par une profonde dépression économique, atteignant les 109% entre septembre et mai, selon le Programme Alimentaire mondial (PAM), une agence de l’ONU. (CP)

Vicaire de Zermatt, le prêtre maronite libanais Milad Zein aide les plus démunis au Liban. | © DR
5 août 2020 | 17:03
par Carole Pirker
Temps de lecture : env. 2  min.
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