Un prêtre inculpé avec Bolsonaro pour tentative de coup d’État
Le prêtre brésilien José Eduardo de Oliveira e Silva a été inculpé avec 36 autres personnes, dont l’ancien président Jair Bolsonaro, d’avoir «conspiré en vue d’organiser un coup d’État» fin 2022. Le politicien d’extrême droite fait face à des accusations accablantes comprenant un plan d’assassinat de Luiz Inácio Lula da Silva.
La police fédérale brésilienne assure que Jair Bolsonaro avait organisé un coup d’État visant à se maintenir au pouvoir après sa défaite électorale de 2022 face à Luiz Inácio Lula da Silva. Les accusations reposent sur des éléments tels que des écoutes téléphoniques, des documents saisis, des témoignages et des échanges électroniques.
Jair Bolsonaro est soupçonné d’avoir coordonné des manœuvres pour invalider les résultats électoraux, en encourageant la désinformation et en cherchant à obtenir le soutien des forces armées pour renverser le gouvernement. Soutien qui s’est toutefois révélé insuffisant, de nombreux responsables militaires ayant refusé de suivre ces injonctions. Jair Bolsonaro est en outre accusé d’avoir incité à des émeutes, en janvier 2023 à Brasilia, où des centaines de ses partisans ont envahi des institutions gouvernementales.
La police brésilienne a révélé l’existence d’une opération nommée «Poignard vert et jaune» qui visait à assassiner le président Lula, son vice-président Geraldo Alckmin et le juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes. L’empoisonnement ou la mort par explosif étaient des options retenues.
Un prêtre dans la «ligne bolsonariste»
La liste des accusés est formée principalement de hauts responsables militaires liés à Bolsonaro. Mais elle comprend également un prêtre catholique, José Eduardo de Oliveira e Silva, du diocèse d’Osasco, dans la banlieue de São Paulo, rapporte le site américain Crux le 22 novembre 2024. Selon la police, le Père Silva s’était rendu au palais présidentiel en novembre 2022, en compagnie de deux autres suspects, où ils auraient discuté d’un coup d’État contre Lula. Le prêtre a nié ces accusations, assurant que l’abolition de l’État de droit au Brésil était «profondément contraire à ses principes».
Le Père Silva s’est toutefois fait connaître ces dernières années pour ses positions nationalistes et conservatrices, proches de la ligne bolsonariste. Sur ses différentes plateformes en ligne, où il compte des dizaines de milliers de followers, il fustige régulièrement l’avortement, le féminisme ou encore l’idéologie du genre, tout en défendant un catholicisme de type traditionaliste.
Le procès des 37 personnes pour tentative de coup d’État n’a pas encore de date exacte. Les procédures judiciaires avancent cependant, et la décision d’engager formellement un procès devrait être prise prochainement par le Procureur général du Brésil. (cath.ch/crux/ag/arch/rz)