Un pontificat de ’transparence’

Rome: Benoît XVI fête discrètement son 85e anniversaire «en famille»

Rome, 16 avril 2012 (Apic) Benoît XVI fête ses 85 ans dans une relative discrétion, le 16 avril 2012, entouré de quelques membres de la ’famille pontificale’, de son frère Georg arrivé de Ratisbonne trois jours plus tôt, et d’une délégation de Bavière, sa région natale. Présenté comme un «pape de transition», Joseph Ratzinger fêtera tout aussi discrètement le 7e anniversaire de son élection, le 19 avril prochain.

Pour le 85e anniversaire de Benoît XVI, une fête en famille a été organisée. Une journée très bavaroise, selon son désir, sans réceptions officielles. Des évêques allemands, dont le président de la Conférence épiscopale Mgr Robert Zöllitsch, et des invités de Bavière ont fait le déplacement jusqu’à Rome pour l’entourer, précise «Radio Vatican». Le pape a célébré la messe dans la chapelle Pauline, en présence de ses invités. Il a ensuite accordé une audience publique à la délégation bavaroise.

«Je vous demande de prier pour moi, pour que le Seigneur me donne la force d’accomplir la mission qu’il m’a confiée». A la veille de ses 85 ans, récitant la prière du Regina Caeli place Saint-Pierre, Benoît XVI a lancé cette invitation aux fidèles en évoquant le 7e anniversaire de son élection. S’il apparaît désormais de temps à autre avec une canne, il ne souhaite pas s’étendre sur les conséquences de son âge. «Je suis âgé, confiait récemment Benoît XVI au leader cubain Fidel Castro, mais je peux encore faire mon devoir».

L’art de bousculer certaines pratiques, sans faire trop de bruit

Plus qu’un «pape de transition», Benoît XVI se révèle chaque jour un peu plus comme un pape de transparence. Malgré la timidité qu’on lui connaît, il a doucement bousculé certaines pratiques, sans faire trop de bruit: de ’l’affaire Maciel’ à la gestion des scandales de pédophilie qui ont éclaboussé l’Eglise, de la transparence des institutions financières vaticanes à celle de la foi qui doit animer les croyants, de l’aveu d’une «difficile» réception du Concile Vatican II à sa main tendue à l’extrême aux franges les plus traditionnelles de l’institution, du bras de fer avec Pékin au dialogue avec l’islam.

Un anniversaire de pontificat est l’occasion de faire le point sur ces sept premières années. Les chiffres sont éloquents. Nombreux sont ceux qui ressassent que le pape voyage moins que son prédécesseur, oubliant que Joseph Ratzinger a été élu à 78 ans. Mais Benoît XVI a déjà effectué 23 voyages hors d’Italie, dont l’un en Terre sainte et un autre à Cuba. Il se rendra au Liban en septembre prochain.

Le pape octogénaire possède à son actif trois Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), et projette de se rendre à la rencontre des jeunes en 2013 au Brésil. Le pontife théologien a déjà publié deux volumes de son ouvrage très personnel sur «Jésus de Nazareth». Le troisième est en préparation, peut-être pour une publication au mois de septembre. Il a aussi écrit trois encycliques. On ne peut oublier que Benoît XVI a déjà présidé quatre synodes d’évêques et s’apprête à en tenir un cinquième, en octobre 2012, consacré à la nouvelle évangélisation.

Un guide très lucide

Depuis avril 2005, il a proclamé 37 nouveaux saints et en proclamera 7 nouveaux en octobre prochain. L’an passé, il a également béatifié son prédécesseur immédiat, Jean Paul II, à Rome.

Benoît XVI, qui est aujourd’hui le pape le plus âgé depuis un siècle, continue sa mission avec extrême lucidité. Ceux qui voyaient en lui «un pape de transition», il y a sept ans, doivent revoir aujourd’hui leur jugement. Ils doivent aussi se souvenir d’un autre pape dit «de transition», un certain Angelo Roncalli, élu en 1958 après le long pontificat de Pie XII (1938-1958). Jean XXIII s’était contenté de convoquer un concile! (apic/imedia/ami/ggc)

16 avril 2012 | 15:09
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
Benoît XVI (484), Joseph Ratzinger (44), Rome (346)
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