Un père synodal met en garde contre la «fumée de Satan»
Rome, 13.10.2015 (cath.ch-apic) «La fumée de Satan est entrée au synode l’an dernier». C’est ce qu’aurait affirmé l’un des pères synodaux, pour exprimer son refus à toute ouverture pastorale lors du synode sur la famille, dans l’après-midi du 10 octobre 2015, a rapporté deux jours plus tard un témoin. Une prise de position qui a fait réagir un autre participant du synode, lors des interventions libres du soir: «Oui, il faut le prendre au sérieux. Mais c’est parce que Satan ne veut pas que ce synode soit un bien pour l’Eglise. Le danger n’est pas la discussion ouverte. Il est de créer des partis et des clans».
Des prises de paroles qui montrent combien les débats qui agitent le synode sur la famille peuvent être parfois très animés. Dans l’après-midi du 10 octobre dernier, 43 interventions de pères synodaux ont déjà abordé les sujets concernant la troisième partie de l’Instrumentum Laboris. Si elles restent peu nombreuses, il y a eu des prises de position très nettes contre l’accès aux sacrements pour les personnes divorcées remariées, a confirmé le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège. Beaucoup d’opposants à l’évolution de la pastorale citent avec insistance les textes de Jean Paul II, indique encore un observateur, avec une certaine «nostalgie». Ils s’inquiètent encore que les prises de position du synode aillent ainsi à l’encontre des recommandations d’un pape tout juste canonisé.
Une pastorale axée sur la miséricorde
Pour autant, la plupart des interventions des pères synodaux semblent, pour le moment, pencher plutôt du côté d’une pastorale axée sur la miséricorde. Certains demandent de ne pas rester «nostalgiques des 50 dernières années», indique encore un observateur. Un intervenant a même insisté sur la nécessité de conclure le synode sur de vraies propositions, soulignant le «coût» en énergie dépensée en convoquant deux synodes. Outre les autres sacrements, «l’accès au baptême est souvent évoqué pour les personnes mariées civilement», a indiqué Romilda Ferrauto, attachée de presse du synode. Un intervenant a ainsi souhaité que l’on permette aux évêques, au niveau de leurs diocèses ou de leur conférence épiscopale, d’exercer «un accompagnement personnalisé», en tenant compte des «cas particuliers». Reste que moins de la moitié des 270 pères synodaux se sont pour l’instant exprimés. La tendance pourrait donc évoluer d’ici la troisième semaine du synode.
Les laïcs écoutés
Plusieurs pères synodaux ont enfin insisté sur la nécessité de ne pas «se focaliser sur le ›tout ou rien’», à savoir la vérité ou la miséricorde. «Pour tout chrétien, vérité et miséricorde vont ensemble», l’un ne doit pas prévaloir sur l’autre. Enfin, les laïcs qui participent à l’assemblée synodale se sentent véritablement écoutés, ont indiqué des couples invités comme auditeurs, et certains ont même été invités à rédiger les modi, modifications de l’Instrumentum Laboris discutés en Circuli minores (groupes linguistiques). (apic/imedia/bl/rz)