Un pasteur jugé pour abus sexuels sur mineur à Boudry

Un pasteur, ex-employé de l’Église évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), est jugé à Boudry (NE) pour abus sexuels sur mineurs. L’homme a eu une relation sadomasochiste avec un jeune d’un peu moins de 16 ans.

C’est par l’intermédiaire d’un site de rencontres gay que le pasteur alors âgé de 47 ans est entré en contact en 2016 avec un jeune d’un peu moins de seize ans, rapporte le quotidien vaudois 24 Heures. Les deux hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises dans le canton de Neuchâtel entre janvier et mars 2016. Le jeune homme, souffrant d’un léger retard mental, aurait dissimulé son âge véritable et aurait assuré avoir 19 ans, avant de se laisser abuser par le pasteur.

Le pasteur, qui n’est plus employé de l’EERV, doit répondre d’actes d’ordre sexuel avec un mineur, d’actes d’ordre sexuel sur une personne incapable de discernement ou de résistance, et de pornographie. Le prévenu est également accusé d’avoir téléchargé des images de pédopornographie et contenant des actes de violence sexuelle.

Incapacité de résistance

Dans quelle mesure l’adolescent a-t-il été consentant et pourquoi n’a-t-il pas mis fin à cette situation? Selon son psychologue, qui évoque un état de sidération au moment des faits, il était dans l’incapacité de résister au prévenu en raison de son jeune âge et de sa vulnérabilité. Il souffrirait notamment d’une mauvaise estime de soi ainsi que de difficultés relationnelles et émotionnelles.

Le prévenu, qui admet un faible pour les hommes jeunes assure que pour lui, sa victime avait 19 ans. Ce qu’il s’est abstenu de vérifier. Il explique ne pas avoir soupçonné un retard mental. La timidité du jeune homme et ses problèmes d’orthographe et de français ne l’ont pas alerté.

Au sein de l’Église réformée du canton de Vaud, le pasteur était apprécié pour son empathie, sa modestie et son humour. Son homosexualité était connue. Le Conseil synodal a été informé de la procédure en cours et a mis fin à ses rapports de travail. L’ex-pasteur, qui a œuvré près de vingt ans au sein l’EERV, lui aujourd’hui reproche son manque de soutien. Il entend défendre son innocence. Le réquisitoire, la plaidoirie et le jugement auront lieu le 23 octobre. (cath.ch/24h/mp)