Un pas important dans la cause de canonisation du Père Arrupe
La cause en canonisation du prêtre jésuite espagnol Pedro Arrupe (1907-1991) vit, le 14 novembre 2024, une avancée décisive. En ce jour, se déroule la séance de clôture du processus diocésain sur la vie, les vertus, la réputation de sainteté et des signes du Serviteur de Dieu.
Pedro Arrupe y Gondra, né à Bilbao le 14 novembre 1907 et mort à Rome le 5 février 1991, a été le 28e supérieur général de la Compagnie de Jésus, entre 1965 et 1983. Élu alors que le concile Vatican II était encore en session, il s’est engagé à introduire dans la Compagnie l’esprit et les réformes demandées par le Concile, particulièrement dans le domaine de la justice sociale.
Correspondance prolifique
Sitôt après l’ouverture de la cause, en février 2019, le tribunal a commencé son travail de collecte de preuves orales et documentaires pour étayer la réputation de sainteté du Général jésuite, rapporte le site internet de la Compagnie de Jésus. Le tribunal a interrogé plus de 70 témoins à Rome, à Madrid et au Japon, parcourant les principaux lieux où a vécu le prêtre espagnol.
Parallèlement, une Commission historique a recueilli près de dix mille pages d’écrits inédits du Père Arrupe, notamment sa prolifique correspondance avec les jésuites et d’autres personnes pendant son gouvernement à Rome. Il aurait écrit, en moyenne, une vingtaine de lettres par jour pendant les 18 ans où il fut à la tête de la Compagnie et les 15 ans où il présida la vie religieuse masculine (Union des Supérieurs Généraux).
Toute cette documentation a été consultée afin de trouver les aspects les plus significatifs de sa personne et de son activité. À partir de cette sélection, qui contient également d’autres imprimés relatifs à sa vie et à sa réputation de sainteté, la Commission a préparé un rapport détaillé. En outre, plusieurs censeurs théologiens ont examiné ses nombreux écrits publiés – dont certains uniquement en japonais – et ont constaté qu’ils ne contenaient rien de contraire à la «foi et aux coutumes» de l’Église.
Fin de la phase diocésaine
Toutes ces pages constituent l’essentiel de ce qui est présenté le 14 novembre, lors d’une séance ouverte au public, dans des boîtes fermées, scellées et cachetées à la cire. Serments, discours et prières complètent la cérémonie qui clôture la phase diocésaine. La cérémonie, présidée par Baldassare Reina, vicaire général du diocèse de Rome, se déroule au Palais apostolique du Latran.
Une fois la session terminée, les Actes sont directement acheminés au dicastère des Causes des saints, où commencera la phase suivante du processus canonique, dite «romaine». Là, les Actes seront officiellement ouverts et leur contenu examiné pour certifier qu’ils ont été collectés correctement et complètement. Dans l’affirmative, le dicastère ouvrira l’étape suivante: la rédaction de la Positio par la Postulation générale de la Compagnie, assistée par des officiers du dicastère. Une nouvelle sélection devra se faire parmi les Actes diocésains, pour les concentrer en un ou deux volumes qui seront finalement examinés et jugés par l’Église, c’est-à-dire par les théologiens, les évêques et les cardinaux, et par le pape lui-même. Un processus qui pourra prendra plusieurs années avant que le Père Arrupe soit éventuellement déclaré «vénérable». La cause peut se poursuivre vers la béatification et la canonisation. (cath.ch/com/arch/rz)