«Un nouveau regard sur la famille est nécessaire», réaffirme le pape
«Un nouveau regard sur la famille est nécessaire de la part de l’Église», a rappelé le pape François dans un message adressé le jour du lancement de l’année Amoris Laetitia, le 19 mars 2021.
En la fête de saint Joseph, le chef de l’Église catholique a adressé un message aux participants de la rencontre en ligne «Notre amour quotidien», organisée conjointement par le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, le diocèse de Rome et l’Institut pontifical Jean-Paul II, à l’occasion des cinq ans de la publication de l’exhortation apostolique Amoris Laetitia. Annoncée en décembre dernier, cette année spéciale doit permettre une relecture du document rédigé par le pape à l’issue des deux synodes sur la famille d’octobre 2014 et 2015.
«Amoris Laetitia a marqué le début d’un chemin visant à encourager une nouvelle approche pastorale de la réalité familiale», a d’abord fait constater le pape François, rappelant que l’intention de l’exhortation est de «communiquer, dans une époque et une culture profondément changées, qu’aujourd’hui, un nouveau regard sur la famille est nécessaire de la part de l’Église».
Pour le pape, il ne suffit pas de réitérer la valeur et l’importance de la doctrine si nous ne devenons pas les gardiens de la beauté de la famille et si nous ne prenons pas soin avec compassion de ses fragilités et de ses blessures». Dès lors, deux aspects doivent être «au cœur» de toute pastorale familiale: «la franchise de l’annonce de l’Évangile et la tendresse de l’accompagnement».
La valeur du mariage comme projet de Dieu
Il s’agit donc d’annoncer aux couples, aux époux et aux familles «une Parole qui les aide à saisir le sens authentique de leur union et de leur amour». Cette parole «exigeante» doit libérer les relations humaines «de l’esclavage qui souvent défigure leur visage et les rend instables». Et de lister par exemple «la dictature des émotionn», «l’exaltation du provisoire», «la prédominance de l’individualisme» ou encore «la peur de l’avenir».
Face à ces difficultés, «l’Église réaffirme aux époux chrétiens la valeur du mariage comme projet de Dieu, comme fruit de sa grâce et comme appel à être vécu avec totalité, fidélité et gratuité».
Éviter le risque de la «belle théorie»
«En revanche, insiste l’évêque de Rome, cette proclamation ne peut et ne doit jamais être donnée d’en haut ou de l’extérieur». Au contraire, l’Église doit veiller à s’incarner dans la réalité, notamment lorsqu’elle proclame «l’Évangile de la famille». Elle doit connaître le quotidien des époux et des parents, «leurs problèmes» et «leurs souffrances» qui entravent leur chemin.
Le successeur de Pierre a répété son message: «un Évangile proposé comme une doctrine tombée d’en haut et qui n’entre pas dans la «chair» de cette vie quotidienne, risque de rester une belle théorie et, parfois, d’être vécu comme une obligation morale».
«Soutenons donc la famille!»
Le pape a enfin évoqué la période de pandémie qui met les liens familiaux à rude épreuve. Toutefois, ces liens restent «le point de référence le plus solide, le soutien le plus fort, le gardien irremplaçable de la stabilité de toute la communauté humaine et sociale », a-t-il réaffirmé avant de lancer cet appel: «Soutenons donc la famille! Défendons-la de tout ce qui pourrait compromettre sa beauté».
Invitant à s’engager à la sauvegarde des liens précieux et délicats entre enfants, parents ou encore grands-parents, l’auteur d’Amoris laetitia a rappelé que ces liens sont essentiels pour «bien vivre et pour rendre l’humanité plus fraternelle». (cath.ch/imedia/hl/bh)