Un master «Islam et société» à l'Université de Fribourg
L’Université de Fribourg met en place un programme d’études master «Islam et société» en branche principale. A partir du semestre d’automne 2019, ce cursus d’études, une première en Suisse, sera proposé par le Centre Suisse Islam et Société (CSIS).
Etabli au sein de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université, le CSIS est un centre de compétences traitant des questions actuelles liées à l’islam en Suisse en mettant l’accent sur l’autoréflexion islamique.
L’islam dans le contexte helvétique
Les discussions à propos la présence de l’islam en Suisse «montrent qu’il y a non seulement une quête de perspectives sociétales et politiques, mais aussi un besoin accru d’interprétations islamo-religieuses», écrit le Centre Suisse Islam et Société.
Dans ce contexte, le programme master «Islam et société» de l’Université est consacré aux relations d’échange entre l’islam et la société en Europe, et plus spécifiquement dans le contexte helvétique.
Le programme en branche principale est structuré de façon à permettre aux étudiants d’explorer de manière intensive la thématique de l’islam dans la société et ce, sur la base de diverses approches. Sur un premier plan, le programme thématise autant les discours philosophiques et théologiques que les questions normatives. Les conditions relatives aux cadres sociétaux, juridiques et politiques ainsi que l’action sociale musulmane dans la société civile sont également discutées durant le cursus.
Le CSIS va mettre prochainement en ligne davantage d’informations concernant la structure du cursus, ses formes d’enseignement ainsi que ses modalités d’évaluation.
L’UDC attise la méfiance envers l’islam
La méfiance actuelle envers les musulmans est attisée notamment par l’UDC, qui s’en prend régulièrement à l’islam. La section fribourgeoise du parti national-conservateur avait déposé, le 23 juillet 2015, une initiative populaire cantonale «Contre l’ouverture d’un centre ‘Islam et société’ à l’Université de Fribourg: non à une formation étatique d’imams».
Cette initiative populaire, visant une seule religion, avait été jugée discriminatoire et par conséquent contraire à la Constitution fédérale. Le Grand Conseil fribourgeois avait déclaré, le 18 mars 2016, la nullité de cette initiative constitutionnelle. Suite à un recours du parti, le Tribunal fédéral avait, lui aussi, invalidé le texte le 14 décembre 2016, le qualifiant de «discriminatoire».
Fondement «chrétien et occidental»
Au chapitre «religions» de son programme de parti, l’UDC déclare s’engager «pour le fondement chrétien et occidental de notre système étatique, de notre régime juridique et de notre culture».
L’UDC refuse la reconnaissance de communautés religieuses non occidentales en tant que corporations de droit public, de même que la formation par l’Etat du clergé de ces communautés religieuses. Contrairement à ce que prétendait l’UDC, il n’est pas question de «former des imams» à Fribourg.
L’islam suisse est avant tout un islam européen
Selon l’Office fédéral de la statistique, en 2011, il y avait près de 321’000 musulmans de plus de 15 ans habitant en Suisse, soit près de 5 % de la population. C’est, en nombre, la troisième dénomination du pays après le catholicisme (37,4 %) et le protestantisme (27,8 %). Les communautés musulmanes comptent principalement des ressortissants de l’ex-Yougoslavie et de Turquie. Environ un tiers des musulmans de Suisse ont la citoyenneté suisse. (cath.ch/com/be)