Un jeune «sans courage» est un «jeune retraité», lance le pape François
Rome, 07.08.2015 (cath.ch-apic) Un jeune «sans courage» est un «jeune retraité», a lancé le pape François devant quelque 1500 membres du Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ), le 7 août 2015 au Vatican. Au cours d’un long discours improvisé devant ces jeunes, le pape a aussi assuré que les «grands-parents» étaient les «grands oubliés de notre époque». Le pape a également évoqué la situation des Rohingvas et des chrétiens d’Orient.
C’est dans une ambiance chaleureuse et musicale que le pape François est arrivé salle Paul VI pour rencontrer quelque 1500 jeunes du MEJ réunis pour le 2e Congrès mondial de ce mouvement d’inspiration jésuite, organisé à Rome du 4 au 10 août. Après un temps de témoignage et de prière, le pape a répondu aux questions de six jeunes: une Italienne, un Indonésien, une Brésilienne, une Chinoise, une Française et un Argentin, chacun dans sa propre langue. A la jeune Brésilienne, le pape argentin n’a pu s’empêcher de lancer son habituelle plaisanterie sur les deux footballeurs vedettes brésiliens et argentins: «Qui est le plus fort, Pelé ou Maradona ?», ce à quoi la jeune fille a répondu en criant : ” Pelé!».
Répondant à une question sur les «tensions» entre générations au sein d’une famille, le pape a assuré que les tensions faisaient «grandir» et développaient le «courage». «Un jeune sans courage est un jeune… délavé, c’est un jeune vieux!», a alors lancé le pape, sous les applaudissements et les rires de la foule. «Parfois, je demande aux jeunes de ne pas partir trop tôt à la retraite, a encore confié le pape. Ils y vont à 20 ans, mènent une vie tranquille, sécurisée, sans tensions». Le pape a cependant invité à répondre aux tensions par le «dialogue», et à ne pas trop s’y «attacher». «Un jeune qui sait seulement vivre en tension est un jeune malade», a-t-il ainsi averti.
«Les grands-parents sont les grands oubliés de notre époque», a aussi déploré le pape. Ces derniers, a-t-il souligné, sont pourtant «la mémoire du pays, la mémoire de la foi, la mémoire des tensions et des conflits», et constituent «une grande source de sagesse».
Rohingyas et chrétiens d’Orient
Répondant à une question sur les conflits, le pape François a appelé au «respect» de «chaque identité», notamment dans les sociétés avec «de nombreuses cultures différentes». Il a alors évoqué le sort de la minorité birmane des Rohingyas, musulmans apatrides persécutés en Asie. «Ils sont chassés d’un pays, vont en mer, et quand ils arrivent sur un port, une plage, on leur donne un peu à manger, à boire, puis on les renvoie en mer. C’est un conflit non résolu, une guerre», a alors dénoncé le pape. En mai dernier, des centaines de Rohingyas étaient à la dérive au large des côtes de la Thaïlande, pays à la politique d’immigration très sévère. Le pape a aussi évoqué le sort des chrétiens du Moyen-Orient, qui sont «non seulement non respectés, mais aussi souvent persécutés et tués».
Interrogé sur son principal défi dans sa vie de religieux, le pape a encore confié qu’à l’époque, tout comme aujourd’hui, il s’agissait de «trouver la vraie paix dans le Seigneur», invitant chacun à discerner la «paix de Jésus» de la «fausse paix». «Le monde a tant de mauvaises choses. Nous sommes en guerre. Mais il y a beaucoup de belles choses et de nombreux saints cachés dans le peuple de Dieu, a conclu le pape. Dieu est présent, et il y a tant et tant de motifs d’espérance».
A la fin de la rencontre, le pape a invité les pèlerins à réciter un «Je vous salue Marie» puis est allé à la rencontre de certains prêtres. Le MEJ est né dans les années 1960 à la suite de l’Apostolat de la prière lancé par les jésuites en 1844 et de la Croisade eucharistique née en 1915. Le premier Congrès mondial du MEJ avait eu lieu en 2012 à Buenos Aires (Argentine). (apic/imedia/bh)