Un engagement dans le sens de la Charte œcuménique européenne
Suisse: La Communauté des Eglises Chrétiennes CTEC rejoint «l’Alliance pour le dimanche»
Berne, 22 avril 2013 (Apic) La Communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse (CTEC) rejoint «l’Alliance pour le dimanche». Ce vaste mouvement composé de syndicats, d’associations de travailleurs, de partis de gauche et d’Eglises de Suisse a combattu par référendum la décision du Parlement d’introduire l’ouverture 24 heures sur 24 des magasins des stations-service.
Le 3 avril dernier, «l’Alliance pour le dimanche» a déposé à la Chancellerie fédérale les 67’000 signatures nécessaires pour que cet objet soit soumis à la votation populaire. Ce rassemblement veut défendre le droit au repos, à la vie sociale, familiale, associative et religieuse, mis à mal par les récents projets d’étendre les horaires des commerces.
Après la décision d’adhérer à cette mobilisation pour protéger le dimanche, prise à une large majorité lors de l’assemblée plénière de la CTEC le 15 avril 2013, le comité de «l’Alliance pour le dimanche» a officiellement accepté que ce regroupement d’Eglises rejoigne ses rangs.
«Protégeons notre dimanche, resserrons les liens de notre communauté»
La CTEC motive son adhésion à «l’Alliance pour le dimanche» par le fait que les familles, les communautés et les associations doivent pouvoir disposer d’un jour de congé fixe afin de pouvoir se rencontrer. En outre, les chrétiens se rassemblent avant tout le dimanche pour participer aux offices religieux. En 2005 déjà, la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS) et la Conférence des évêques suisses (CES), avec le soutien de la CTEC, s’engageaient résolument pour la protection du dimanche dans leur document commun «Protégeons notre dimanche, resserrons les liens de notre communauté – Une contribution œcuménique des Eglises à propos de la révision de la loi sur le travail».
La CTEC, dont la présidente est la pasteure Rita Famos-Pfander, membre du Conseil de la Fédération des Eglises protestantes de Suisse (FEPS), et le vice-président Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF), est la seule plate-forme œcuménique oeuvrant au niveau national. Cette association fondée en 1971 rassemble onze Eglises membres, dont la FEPS, l’Eglise catholique romaine de Suisse et l’Eglise catholique chrétienne de Suisse, ainsi que des communautés orthodoxes, luthériennes, méthodistes, baptistes, anglicanes et l’Armée du Salut.
Dans la prise de position de la CTEC, la pasteure Rita Famos-Pfander rappelle que, le 23 janvier 2005, toutes les Eglises membres de la CTEC ont signé la Charte œcuménique européenne, lors d’une célébration à Saint-Ursanne, dans le canton du Jura. Les Eglises signataires s’engageaient à prendre leur responsabilité commune en Europe en matière de responsabilité sociale et de défense des valeurs fondamentales. En adhérant à «l’Alliance pour le dimanche», souligne-t-elle, les Eglises mettent en œuvre une partie des engagements de la Charte œcuménique.
«L’économie doit servir l’Homme et non l’Homme l’économie»
La Commission suisse «Justice et Paix» s’est également engagée à promouvoir la protection du dimanche et est devenue, par mandat de la Conférence des évêques suisses, membre de «l’Alliance pour le dimanche». Cette dernière a soutenu le référendum lancé le 8 janvier à Berne contre une nouvelle relativisation de l’interdiction de travailler le dimanche. Le Parlement fédéral veut introduire l’ouverture 24 heures sur 24 des magasins des stations-service. Cela peut, à terme, concerner tout le commerce de détail, estime «Justice et Paix». «Par cette décision le Parlement édulcore également la loi sur le travail. Cela a des conséquences pour toutes les branches et fragilise les espaces de temps libre au sein de la société». Pour l’Abbé d’Einsiedeln Mgr Martin Werlen, membre et répondant pour «Justice et Paix» au sein de la CES, «l’économie doit servir l’Homme et non l’Homme l’économie». (apic/ctec/com/be)