Un 1er janvier entre bénédiction de François et mémoire de Benoît XVI
Comme chaque année le 1er janvier, des dizaines de milliers de personnes sont venues recevoir la bénédiction papale, en priant avec François l’angélus du premier jour de 2023, en la solennité de sainte Marie Mère de Dieu, place Saint-Pierre. Une tradition maintenue, au lendemain du décès de Benoît XVI, qui était présent dans les esprits, sans être au centre des discussions.
« On vient prendre la bénédiction pour le Premier jour de l’An », glisse Maria. Pour cette Romaine, venir tous les ans place Saint-Pierre pour les vœux de l’homme en blanc est une évidence. « La foule l’atmosphère, la chaleur, voir le pape, c’est une belle façon de commencer l’année ». Alessandra, mère de famille de Vénétie, semble résumer par ces mots l’ambiance de la foule tranquille et joyeuse, où l’on entend des exclamations d’enfants et des appels téléphoniques annonçant triomphalement : « Je suis sous les fenêtres du pape ! ».
Ilaria, une Romaine de la périphérie, est une fidèle de Sant’Egidio, avec qui elle participe chaque année au repas de Noël des pauvres le 25 décembre, et à la marche pour la paix, le 1er janvier. Cette marche est annulée depuis le Covid-19, mais ils sont cependant nombreux, des centaines, à se rassembler cette année sur les pavés en brandissant des drapeaux de Sant’Egidio, et des pancartes nommant les pays du monde en attente de paix (Nigeria, Cameroun, Afghanistan, Birmanie, Ukraine…).
À quelques mètres, l’heure est à la fête, avec un orchestre de 500 Américains, venus avec leurs majorettes, fières d’arborer leur costume scintillant. « On est venus exprès pour une tournée romaine », explique l’une d’entre elles. Le groupe réalise cependant que l’ambiance est particulière, dans un Vatican endeuillé. La veille, les artistes devaient se produire entre les colonnades du Bernin, mais le décès du pape émérite a conduit à changer de programme.
Une famille du Pérou – la mère, Gabriella, et ses deux enfants Matteo et Camilla – est émerveillée d’être place Saint-Pierre, après avoir traversé l’Atlantique pour les premières vacances romaines de sa vie. Ils expriment toutefois leur « tristesse » en pensant au défunt. Si personne n’est là expressément pour rendre hommage au pape émérite – sa dépouille est encore au Monastère Mater Ecclesiae et sera exposée dans la basilique Saint-Pierre du 2 au 4 janvier –, son départ plane cependant dans les esprits, telle une ombre.
« On l’a su après 16 minutes, cela nous a un peu brisé le cœur parce que c’est l’histoire, il fait partie de nous », confie ainsi Alessandra. « Il a été aussi un grand pape parce qu’être le successeur de Jean-Paul II n’a pas été quelque chose de facile, il a été un pape à la hauteur », ajoute-t-elle, en souhaitant « qu’à présent il trouve un peu de paix ». Et c’est chaleureusement que la foule a applaudi, lorsque le pape François, lors de l’angélus, a invité à « rendre grâce à Dieu pour le don de ce fidèle serviteur de l’Évangile et de l’Église ». (cath.ch/imedia/ak/mp)